Législatives au Royaume-Uni: vers un nouveau référendum d'indépendance en Écosse?

Alors que le camp du Brexit mené par Boris Johnson a largement dominé les élections législatives au Royaume-Uni, ce sont les pro-européens qui ont fêté la victoire en Écosse. Après l'annonce des résultats, la première ministre écossaise a demandé la tenue d'un nouveau référendum d'autodétermination.

Face au Brexit, l'Écosse est encore une fois à contre courant. Alors que le parti conservateur de Boris Johnson a largement remporté les élections législatives britanniques ce jeudi, les pro-européens du "Scottish National Parti", parti indépendantiste écossais ont eux aussi fêté une victoire historique. En raflant 55 sur 59 des sièges en Écosse, selon un sondage sortie des urnes, le SNP mené par Nicola Sturgeon, est devenu la troisième force politique du parlement britannique. Une première.

"Face au Brexit, l’Écosse doit être autorisée à organiser un nouveau référendum d’autodétermination après la victoire écrasante des nationalistes aux élections", a déclaré ce vendredi Nicola Sturgeon, cheffe du parti nationaliste et Première ministre écossaise, qui avait fait de ce référendum une promesse de campagne.

"Il y a maintenant un mandat en vue d'offrir au peuple écossais le choix de son propre avenir", a-t-elle expliqué à la chaîne de télévision Sky News. "Boris Johnson a peut-être reçu un mandat pour faire sortir l'Angleterre de l'Union européenne. Il n'a absolument pas le mandat de faire sortir l'Ecosse de l'Union européenne", a insisté la Première ministre écossaise, rappelant à cette occasion que 62% des Écossais avaient voté contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Boris Johnson opposé à un nouveau référendum en Écosse

Ce n’est pas la première fois, que la cheffe de file du parti nationaliste écossais fait une telle sortie. Le 2 novembre dernier, sur l’estrade de George Square, dans le centre de Glasgow, Nicola Sturgeon avait déclaré devant près de 20.000 personnes: "Nous avons la capacité de construire cette Écosse meilleure, plus prospère, plus juste, plus égalitaire, plus ouverte, plus inclusive, plus diverse." Et avait conclu: "Gagnons notre indépendance, gagnons l’Écosse dont nous rêvons."

Cinq ans après la consultation de 2014, sanctionnée par un "non" à l’indépendance de l’Écosse, la tenue d’un nouveau référendum n’est pas encore actée. Même si le Brexit a entièrement rebattu les cartes, la Première ministre écossaise doit maintenant avoir l’accord du parlement écossais, puis de Westminster. Et seulement si elle y parvient, il faudra ensuite obtenir l’aval du gouvernement britannique.

Mais dans un contexte où Boris Johnson a déjà déclaré être formellement opposé à une telle consultation, estimant que les Écossais avaient déjà été consultés, rien n’est moins sûr.

Romane Ganneval