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Le pédophile Marc Dutroux adresse une lettre au père d'une victime

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Aucun responsable politique n'a réagi à ce qui est perçu en Belgique, comme une provocation.

Le tueur et pédophile belge Marc Dutroux vient d'écrire une longue lettre au père d'une de ses victimes, dans laquelle il prétend livrer sa vérité, ravivant l'émotion liée à cette affaire, a révélé lundi soir le quotidien belge La Dernière Heure.

Marc Dutroux a été condamné en 2004 pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que la mort de quatre d'entre elles. Il ne s'était jamais exprimé depuis son procès. Son ex-femme et complice Michelle Martin, a obtenu en août 2012 une libération conditionnelle après avoir purgé 16 des 30 ans de prison auxquelles elle avait été condamnée. Elle séjourne depuis lors dans un couvent dans le centre du pays.

C'est le jour de la libération de Michelle Martin que Dutroux aurait commencé à rédiger sa lettre manuscrite de 44 pages. Selon la Dernière Heure, il dit avoir attendu afin de ne pas nuire à la libération de la mère ses enfants.

Théorie d'un complot politico-judiciaire

Son courrier est adressé à Jean-Denis Lejeune, le père de Julie, enlevée à l'âge de 8 ans en juin 1995 puis retrouvée morte. Jean-Denis Lejeune a refusé de réagir, fidèle à sa décision prise fin 2012 de tourner "définitivement" la page de cette affaire.

Selon la DH, Marc Dutroux continue, comme pendant son procès, à défendre la théorie d'un complot politico-judiciaire. Il charge aussi son ex-femme et ses ex-complices, a affirmé la chaîne RTL-TVI. Il pourrait introduire dans les prochains mois une demande de libération anticipée, qu'il n'a cependant pratiquement aucune chance d'obtenir.

Cette lettre est perçue en Belgique comme une nouvelle provocation d'un pervers narcissique qui n'apporte rien à la vérité, et a été traitée par le mépris mardi par la presse.

Pas de réaction politique

Les responsables politiques n'ont pas réagi, et des journaux de référence comme De Standaard en Flandre ou La Libre Belgique côté francophone ont choisi de ne consacrer qu'un bref article à la lettre de 44 pages dans laquelle Dutroux, 58 ans, prétend livrer sa vérité depuis sa cellule.

Le quotidien Le Soir qualifie de "salmigondis" et de "délires" les écrits de Marc Dutroux, qui tente à nouveau d'atténuer ses responsabilités en chargeant son ex-femme et ses ex-complices et en se disant victime d'un gigantesque complot politico-judiciaire.

Le procès, qui a duré cinq mois, avait balayé la théorie de l'existence d'un vaste réseau ayant commandité les enlèvements de jeunes filles, et au contraire jugé que Dutroux avait agi comme un "prédateur" entouré d'un nombre limité de complices.

La rédaction