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Le nouveau président sud-coréen prêt à se rendre en Corée du Nord

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- - Moon Jae-In et sa femme après avoir voté mardi - AFP Jung Yeon-Je

Fraîchement élu, le nouveau président sud-coréen Moon Jae-In, s'est dit prêt à se rendre en Corée du Nord, alors que la tension est à son comble dans la péninsule coréenne. Ses détracteurs l'accusent de vouloir "livrer le pays tout entier à la Corée du Nord une fois élu".

Le nouveau président sud-coréen Moon Jae-In a prêté serment mercredi et s'est immédiatement dit disposé à se rendre en Corée du Nord, dans un contexte de crispation avec son voisin, déterminé à se doter de l'arme nucléaire.

Ancien avocat spécialiste de la défense des droits de l'homme, le nouveau chef d'Etat, de centre-gauche, se dit favorable à une forme de dialogue avec Pyongyang pour parvenir à la paix. Cette position tranche singulièrement avec la rhétorique menaçante employée à l'égard de la Corée du Nord par l'administration Trump.

Le chantier diplomatique

"Si besoin, je partirai tout de suite à Washington", a déclaré le nouveau chef de l'Etat issu du Parti démocratique, juste après sa prestation de serment devant les députés. "Je me rendrai également à Pékin et Tokyo, et même à Pyongyang si les conditions sont réunies".

Moon Jae-In affronte une tâche diplomatique délicate face à une Corée du Nord qui rêve de mettre au point un missile capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain et qui a placé Séoul à portée de sa vaste artillerie.

Parallèlement, Séoul est englué dans une brouille avec Pékin au sujet d'un bouclier antimissile américain tandis que des différends historiques l'opposent au Japon, l'ancien occupant colonial. 

Large victoire

Moon Jae-In a nommé Lee Nak-Yon, un ancien journaliste, quatre fois député, au poste de Premier ministre tandis que le nouveau patron du renseignement est Suh Hoon, qui avait joué un rôle clé dans les préparatifs des deux sommets intercoréens de 2000 et 2007. 

Moon Jae-In a remporté 41,1% des suffrages, soit 13,4 millions de voix, loin devant le conservateur Hong Joon-Pyo, issu du parti de la présidente déchue (24,03%) et du centriste Ahn Cheol-Soo (21,4%). Après une cérémonie d'investiture sans fioritures, Moon Jae-In a pris la direction de la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne, debout dans une limousine, saluant ses partisans au passage.

Il a rencontré les députés du parti conservateur Liberté Corée, partisans de la ligne dure avec Pyongyang et qui l'ont souvent accusé de vouloir "livrer le pays tout entier à la Corée du Nord une fois élu".

Fortes tensions

"Je voudrais montrer à notre peuple que nous avançons tous ensemble", leur a dit le nouveau président, expliquant qu'il leur demanderait leur avis sur les sujets de sécurité nationale. "Je vous supplie de coopérer".

Les tensions ont rarement été aussi fortes sur la péninsule, le Nord ayant mené depuis début 2016 deux essais nucléaires et de multiples tests de missiles. 

L'administration du président américain Donald Trump a répété ces derniers mois que l'option militaire était sur la table, alimentant les craintes d'escalade. Cependant le chef de la Maison Blanche a changé de ton la semaine dernière, déclarant qu'il serait "honoré" de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

G.D. avec AFP