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Le frère de Chokri Belaïd assassiné mercredi : « J’accuse Ennahda »

« Le pouvoir c’est Ennahadha et ils veulent nous rendre comme l’Afghanistan ou la Somalie», dénonce sur RMC Abdelmadjid Belaïd, le frère de Chokri Belaïd dirigeant de l'opposition laïque tunisienne assassiné mercredi.

« Le pouvoir c’est Ennahadha et ils veulent nous rendre comme l’Afghanistan ou la Somalie», dénonce sur RMC Abdelmadjid Belaïd, le frère de Chokri Belaïd dirigeant de l'opposition laïque tunisienne assassiné mercredi. - -

L'assassinat de Chokri Belaïd, un dirigeant de l'opposition laïque a provoqué de vives tensions en Tunisie, où des bureaux du parti islamiste Ennahda, ont été attaqués et incendiés par des manifestants. Ce jeudi sur RMC son frère accuse le pouvoir en place.

Ce jeudi sur RMC, Jean-Jacques Bourdin recevait Abdelmadjid Belaïd, le frère de Chokri Belaïd dirigeant de l'opposition laïque tunisienne assassiné mercredi. Le frère du défunt accuse le pouvoir : « J’accuse Ennahda, Ghannouchi et le ministre de l’intérieur d’avoir incité à tuer mon frère ». Après cet assassinat, les partis d’opposition sont descendus dans la rue et des affrontements ont eu lieu. Un policier a été tué au cours de violents affrontements qui ont éclaté à Tunis pendant une manifestation.
Le premier ministre Hamadi Jebali a dissous le gouvernement mercredi soir et annoncé la tenue d'élections dans les plus brefs délais. D'ici là, un gouvernement d'union nationale composé de technocrates, sans appartenance politique, assurera l'intérim.

« Ce sont les tunisiens qui vont venger mon frère »

Malgré les déclarations du président réfutant les accusations, la famille et les proches de Chokri Belaïd restent persuadé de l’implication du pouvoir dans ce meurtre. « Ghannouchi a menti. Mon frère était menacé. Je suis son frère, son ami, son confident et je l’accompagnais partout, il me confiait beaucoup de chose. Il m’a dit pas mal de fois qu’il était menacé. Il a été agressé deux fois et les menaces étaient plus présentes ces 20 derniers jours ». A la question de Jean-Jacques Bourdin concernant les attentes de la famille vis-à-vis du gouvernement, Abdelmadjid Belaïd a répondu : « Je ne demande rien au président tunisien car il ne peut rien faire. Il n’a aucun pouvoir. Le pouvoir c’est Ennahda et ils veulent nous rendre comme l’Afghanistan ou la Somalie. Ils n’acceptent pas que la Tunisie soit un pays moderne, laïc. Je vais plutôt demander au peuple tunisien et ce sont les tunisiens qui vont venger mon frère ».

« Vous allez voir, on va les balayer »

L'opposition a appelé à une grève générale vendredi, jour des obsèques du défunt, et suspendu sa participation à l'Assemblée constituante. « Vous allez voir ce qu’il va se passer, confie Abdelmadjid Belaïd sur RMC. Nous allons les balayer et pas par les armes. Mon frère était contre la violence et il avait même approché Ennahda pour calmer le jeu. En conférence de presse il a même dit : je ne vois pas la Tunisie sans Ennahada. 12 heures après il était assassiné ».

Chokri Belaïd, un leader d'opposition laïc|||

Belaïd, un avocat de 49 ans, était le secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates, membre du Front populaire, une coalition d'opposition qui regroupe une douzaine de formations. Blessé de quatre balles devant chez lui par un homme qui a pris la fuite à moto avec un complice, il a succombé à ses blessures à l'hôpital.

Tugdual de Dieuleveult