Madagascar: le cyclone Batsirai a fait 10 morts et des dizaines de milliers de déplacés
Au moins 10 personnes sont mortes lors du passage du cyclone tropical Batsirai à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, contraignant près de 50.000 personnes à quitter leur foyer face aux risques d'inondations, selon les autorités.
Batsirai s'est affaibli pendant la nuit, après avoir en partie ravagé l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
Un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo, a indiqué à l'AFP qu'au moins 10 personnes avaient péri et près de 48.000 été déplacées par les intempéries, selon un bilan provisoire. Le précédent bilan avait fait état de 6 morts.
Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait "ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d'Atsimo Andrefana dans l'après-midi (de dimanche) ou la nuit prochaine", après avoir causé des inondations à travers le pays, détruit des bâtiments et arraché des arbres.
"Le gouvernement doit absolument nous aider"
Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent sur l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
Dans la ville côtière de Vatomandry (est), quelques heures avant l'arrivée de Batsirai, plus de 200 personnes s'étaient entassées dans une pièce d'un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.
Un responsable local, Thierry Louison Leaby, se plaignait du manque d'eau potable, l'approvisionnement ayant été coupé avant la tempête. "Les gens cuisinent avec de l'eau sale", s'est-il inquiété, craignant une épidémie de diarrhée. "Le gouvernement doit absolument nous aider. On ne nous a rien fourni".
Le risque d'une "crise majeure"
La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a dit anticiper "une crise majeure" sur la Grande Ile, où le cyclone pourrait toucher plus de 600.000 personnes, dont 150.000 déplacées. "Nous sommes très nerveux", a-t-elle dit par visioconférence à la presse.
Des équipes de recherche et sauvetage ont été placées sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest.