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Le Carmel brûle toujours en Israël, l'aide internationale arrive

L'aide internationale est arrivée vendredi au secours des pompiers israéliens, qui peinent à arrêter un incendie de forêt ayant fait au moins 41 morts dans la région du mont Carmel, près de Haïfa. /Photo prise le 3 décembre 2010/REUTERS/Nir Elias

L'aide internationale est arrivée vendredi au secours des pompiers israéliens, qui peinent à arrêter un incendie de forêt ayant fait au moins 41 morts dans la région du mont Carmel, près de Haïfa. /Photo prise le 3 décembre 2010/REUTERS/Nir Elias - -

par Rami Amichai et Dedi Hayoun TIRAT CARMEL, Israël (Reuters) - L'aide internationale est arrivée vendredi au secours des pompiers israéliens, qui...

par Rami Amichai et Dedi Hayoun

TIRAT CARMEL, Israël (Reuters) - L'aide internationale est arrivée vendredi au secours des pompiers israéliens, qui peinent à arrêter un incendie de forêt ayant fait au moins 41 morts dans la région du mont Carmel, près de Haïfa.

Le feu, dont on ignore l'origine, était déjà parti depuis près de 24 heures lorsque les moyens aériens de plusieurs pays européens et arabes sont venus en aide aux soldats du feu d'Israël, dont le manque de moyens est aujourd'hui dénoncé.

Avions et hélicoptères survolent la large zone de terre brûlée, de 3.000 hectares environ, mais les autorités reconnaissent que le sinistre reste incontrôlable.

"Les feux ne sont toujours pas contrôlés et les forts vents ne font qu'empirer les choses", a dit le responsable national des pompiers, Shimon Romah, sur Radio Israël.

Il s'agit du pire incendie de l'histoire du pays. Depuis le port de Haïfa, sur la mer Méditerranée, on voit des colonnes de fumée noire s'élever au-dessus des monts du Carmel, d'où 15.000 personnes ont été évacuées.

Au moins 41 personnes sont mortes jeudi, pour la plupart des gardiens de prison dont le bus a été pris dans les flammes.

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a décrété une journée de deuil national. La première victime de l'incendie a été enterrée vendredi et les proches de la victime ne cachaient pas leur incompréhension et leur colère devant l'incapacité du pays à maîtriser un feu de forêt.

Le dénuement des soldats du feu contraste, ont-ils dit, avec les alertes fréquentes pour prévenir des tirs de roquettes et est incompréhensible au regard des sommes dépensées par le pays pour acheter des armes.

IMPUISSANCE

"La catastrophe d'hier est l'exemple de l'impuissance des services d'urgence israéliens", écrit le quotidien Yedioth Ahronoth. "Qu'aurait-on fait si des dizaines, des centaines de missiles avaient mis le feu en plusieurs endroits, dont des quartiers en ville remplis de tours ?"

Tous les pompiers du pays ont été mis à contribution mais les critiques jugent qu'ils ont été trop lents.

La Grèce, Chypre, la Grande-Bretagne, la Jordanie, la Bulgarie, la Russie et même la Turquie, oubliant les tensions diplomatiques récentes, ont répondu à l'appel de Benjamin Netanyahu, selon le Premier ministre. D'autres pays dont la France ont proposé leur aide.

"Je pense que cela représente une réponse sans précédent à notre requête d'une aide internationale", a dit Netanyahu, le visage sombre, après une réunion de crise du gouvernement.

Un plan d'achat de moyens aériens pour lutter contre le feu sera soumis dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.

L'origine de l'incendie n'a pas été annoncée par les autorités. Des journaux évoquent la piste criminelle, l'un qualifiant ce désastre de "pire attaque terroriste" de l'histoire. Selon la piste la plus probable, l'incendie serait parti d'une décharge illégale.

Alors même qu'une bonne partie de l'Europe connaît un hiver précoce et grelotte sous la neige, Israël enregistre des températures inhabituellement élevées et a connu son mois de novembre le plus sec depuis 60 ans.

Clément Guillou pour le service français, édité par Gilles Trequesser