La paix possible au Pays basque d'ici deux ans

Le conflit au Pays basque pourrait être réglé d'ici deux ans, déclare Brian Currin, chef du Groupe international de contact. L'avocat sud-africain, qui a participé aux processus de paix en Irlande du Nord et en Afrique du Sud, a formé un groupe d'experts - -
L'avocat sud-africain, qui a participé aux processus de paix en Irlande du Nord et en Afrique du Sud, a formé un groupe d'experts informel pour faciliter le dialogue au Pays basque, où la violence attribuée à l'ETA a tué plus de 850 personnes depuis cinquante ans.
"Je pense que le processus de paix pourrait survenir dans deux ans", a déclaré Brian Currin, médiateur chargé du dossier basque depuis 2006. "Il est possible que certaines personnes restent au bord de la route, comme cela s'est passé en Irlande et comme cela se passera peut-être ici, mais si cela arrive, ça ne concernera qu'un nombre insignifiant de gens".
Le gouvernement espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero, qui a récemment porté des coups très durs aux séparatistes basques avec l'aide des polices française et portugaise, a fait savoir qu'il ne souhaitait pas la présence de médiateurs pour régler la question basque.
Parmi les experts figurent des personnalités rompues aux thématiques de la résolution des processus de paix comme Nuala O'Loan, ambassadrice de l'Irlande pour la résolution des conflits, ou Raymond Kendall, secrétaire général d'Interpol entre 1985 et 2000.
Le 10 janvier, l'ETA a annoncé un cessez-le-feu permanent, rejeté par le gouvernement espagnol qui estime que le groupe armé doit au préalable déposer les armes et se dissoudre.
"Nous savons que Madrid a une ligne dure sur mon travail et celui des médiateurs mais je peux dire qu'ils (les membres du gouvernement) ne sont pas complètement insatisfaits ou mécontents du processus qui se déroule au Pays basque depuis l'année dernière", a estimé Brian Currin.
Selon l'expert sud-africain, la prochaine étape clé du processus sera la possibilité donnée au parti politique Sortu, qui "remplace" Batasuna jugé illégal en raison de ses liens avec l'ETA, de se présenter aux élections régionales en mai.
Auparavant, Sortu devra mener une âpre bataille auprès du Tribunal suprême espagnol pour prouver qu'il ne possède aucun lien avec l'ETA. Il semble néanmoins peu probable que Sortu soit reconnu légal avant les élections.
Brian Currin estime qu'un retour de la droite conservatrice au pouvoir l'an prochain compliquerait le processus de paix.
En outre, il reconnaît que la libération des "etarras", dans le cadre d'un accord de paix serait très difficile à accepter pour les familles des victimes des violences du groupe armé. Aujourd'hui, plus de 500 membres de l'ETA sont emprisonnés.
Arantza Goyoaga, Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser