La lutte contre l'Etat islamique s'organise à Paris

François Hollande et le président irakien Fouad Massoum, vendredi dernier. - Safin Hamed - AFP
Contre les jihadistes de l'Etat islamique, Paris organise la riposte. Une conférence internationale a lieu lundi au ministère des Affaires étrangères, réunissant les représentants d'une vingtaine de pays. Objectif: définir le rôle de chacun dans la coalition internationale contre l'EI.
La décapitation d'un Britannique, revendiquée samedi par ce groupe, a renforcé la détermination de la communauté internationale à éradiquer ces jihadistes, qui contrôlent de vastes territoires en Irak et en Syrie, en formant une vaste coalition. "Nous sommes désormais en ordre de marche", a affirmé à la chaîne CBS le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a obtenu le ralliement de 10 pays arabes lors d'un récent marathon diplomatique au Moyen-Orient.
La conférence, qui s'ouvrira à 9h30 en présence notamment du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et de John Kerry, sera présidée par les présidents français François Hollande et irakien Fouad Massoum. "Elle va permettre à chacun d'être beaucoup plus précis sur ce qu'il peut ou veut faire", a indiqué une source diplomatique, soulignant que les décisions prises n'auront pas forcément vocation à être toutes rendues publiques.
Trois occidentaux exécutés en un mois
Selon les Etats-Unis, plus de 40 pays sont prêts à participer, d'une manière ou d'une autre, à cette alliance. L'Australie a notamment annoncé dimanche sa participation avec le déploiement de 600 militaires aux Emirats.
Après la décapitation du travailleur humanitaire David Haines, le président américain Barack Obama a réaffirmé sa volonté de travailler avec "une large coalition de nations" pour "anéantir la menace" que constitue l'EI.
"Nous traquerons les responsables (...) quel que soit le temps nécessaire", a déclaré dimanche le Premier ministre britannique David Cameron, le visage grave, après la diffusion d'une vidéo montrant le meurtre de David Haines. "Pas à pas, nous devons repousser, démanteler et finalement détruire l'Etat islamique", a-t-il ajouté dans une allocution télévisée, s'engageant à prendre "toutes nouvelles mesures nécessaires", sans toutefois en préciser la nature. Il s'est notamment gardé de lever les incertitudes concernant l'éventuelle association de son pays aux frappes aériennes américaines en Irak et en Syrie.
La décapitation de ce Britannique de 44 ans est la troisième d'un Occidental en un mois, après celle de deux journalistes américains, aussi enlevés en Syrie, James Foley et Steven Sotloff.