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La Chine fait un pas à Cancun en parlant d'objectif contraignant

Le négociateur chinois en chef sur la question du climat, Xie Zhenhua, à Cancun. Chine a proposé, pour la première fois, de soumettre ses objectifs volontaires en termes d'émissions de dioxyde de carbone à une résolution onusienne contraignante, ce qui re

Le négociateur chinois en chef sur la question du climat, Xie Zhenhua, à Cancun. Chine a proposé, pour la première fois, de soumettre ses objectifs volontaires en termes d'émissions de dioxyde de carbone à une résolution onusienne contraignante, ce qui re - -

par Chris Buckley et Russell Blinch CANCUN, Mexique (Reuters) - La Chine a proposé lundi, pour la première fois, de soumettre ses objectifs...

par Chris Buckley et Russell Blinch

CANCUN, Mexique (Reuters) - La Chine a proposé lundi, pour la première fois, de soumettre ses objectifs volontaires en termes d'émissions de dioxyde de carbone à une résolution onusienne contraignante, ce qui relance les négociations sur les changements climatiques à la conférence internationale de Cancun.

L'objectif que s'assignera la Chine, plus gros pollueur de la planète, restera volontaire, a souligné le négociateur en chef chinois Xie Zhenhua, ce qui distingue la démarche de Pékin des objectifs assignés aux pays industrialisés par le protocole de Kyoto.

La proposition des Chinois de traduire un engagement volontaire qu'ils ont déjà pris en une résolution contraignante des Nations unies est un compromis qui, espère Pékin, encouragera les pays industrialisés à prolonger le protocole de Kyoto, sujet sur lequel butent les négociateurs à Cancun.

"Nous pouvons créer une résolution et cette résolution pourra être contraignante pour la Chine", a déclaré Huang Huikang, émissaire du ministère chinois des Affaires étrangères pour les questions de changement climatique.

"En vertu de la Convention (des Nations unies sur le climat), nous pouvons aussi avoir une décision juridiquement contraignante. Nous pouvons discuter de sa formulation précise. Nous pouvons faire des efforts dans le cadre d'efforts internationaux", a-t-il ajouté.

"Nous sommes désireux de trouver un compromis, nous aspirons à jouer un rôle positif et constructif, mais sur la question (du protocole de Kyoto), on ne peut pas transiger", a-t-il continué.

Les pays émergents veulent que soit prorogée la première phase du protocole de Kyoto (2008-2012), qui engage près de 40 pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Le protocole de Kyoto ne fixe d'objectifs contraignants qu'aux pays les plus riches de la planète, les pays émergents en étant exonérés.

Nombre de pays industrialisés, comme le Japon, la Russie et le Canada, souhaitent la conclusion d'un traité qui engage l'ensemble des pays du monde, y compris les pays émergents, à des objectifs contraignants en matière de réduction des GES.

PROJETS TROP COMPLEXES, DIT L'EUROPE

De son côté, la Bolivie a estimé lundi que les politiques menées par les pays riches en matière d'environnement équivalaient à un génocide, et n'a laissé paraître aucun signe de compromis sur ses exigences, parmi les plus radicales présentées à Cancun. Or, les négociations de l'Onu ne peuvent adopter des décisions que par consensus.

Trois cent mille personnes meurent chaque année dans des catastrophes naturelles comme les inondations, les sécheresses et les ouragans, a déclaré le chef de la délégation bolivienne, Pablo Solon. "N'est-ce pas une forme de génocide?", s'est-il interrogé, en établissant un lien entre ces morts et le Congrès des Etats-Unis, qui ne devrait plus adopter de loi sur les changements climatiques maintenant que la Chambre des représentants est passée à majorité républicaine aux élections de mi-mandat, le 2 novembre.

Solon a défendu l'objectif de la Bolivie de limiter la hausse moyenne des températures à un degré Celsius au-dessus de leur niveau des temps pré-industriels, ce qui est l'objectif le plus strict jamais avancé. L'an dernier, les délégués de la conférence de Copenhague s'étaient séparés en se fixant un objectif non contraignant de limitation à deux degrés. Les températures ont d'ores et déjà augmenté de 0,8° en moyenne depuis le début de l'ère industrielle et, selon le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), il est inévitable qu'elles augmentent encore de 0,6°.

Les ministres qui sont arrivés lundi à la conférence de Cancun pour sa seconde phase - jusqu'à sa conclusion le 10 décembre - ont trouvé sur leurs tables des projets d'accord "trop complexes", a déclaré d'autre part la négociatrice européenne en chef, la commissaire à l'Action sur le climat Connie Hedegaard.

"Je dois dire que nous sommes inquiets, parce qu'il n'est pas possible en l'état pour les ministres de finaliser de tels textes", a-t-elle estimé.

Eric Faye pour le service français