La CEDH rejette une demande de suspension de l'exhumation de Franco

La tombe de Franco - Oscar Del Pozo - AFP
C'est un nouvel épisode dans cette affaire qui divise l'Espagne depuis maintenant plusieurs mois. Ce jeudi, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a rejeté une demande de suspension de l'exhumation de la dépouille de Franco formulée selon une procédure d'urgence par la Fondation Francisco Franco.
Ce rejet, non motivé, a été signifié jeudi à la fondation qui, tout comme la famille du dictateur, avait déjà tenté, en vain, de s'opposer à cette exhumation devant la justice espagnole.
La CEDH, saisie lundi par la Fondation Francisco Franco sur la base de l'article 39 du règlement de la cour qui lui permet d'ordonner des mesures d'urgence, a décidé de "ne pas intervenir" dans cette affaire, a-t-on précisé de même source.
La plupart du temps, ces "mesures provisoires" visent à suspendre une expulsion ou une extradition quand la vie de l'intéressé est menacée ou s'il risque de subir des tortures, des peines ou des traitements inhumains ou dégradants.
Dépouille déplacée dans un cimetière de Madrid
L'exhumation de Franco de son mausolée du "Valle de los Caidos", situé près de Madrid, a reçu fin septembre le feu vert de la Cour suprême espagnole, plus haute institution judiciaire du pays, qui a rejeté un recours des descendants du dictateur.
Dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez avait fait de son exhumation l'un de ses chevaux de bataille.
Il entend transférer dès que possible la dépouille vers un cimetière plus discret du nord de Madrid, où repose l'épouse de Franco, afin que le "Valle de los Caidos" ne soit plus un lieu d'apologie du franquisme.
Vainqueur en 1939 de la Guerre civile déclenchée par un soulèvement militaire contre la république, Francisco Franco a dirigé l'Espagne d'une main de fer jusqu'à sa mort en 1975.