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L'ouragan Tomas ranime le risque d'épidémie de choléra à Haïti

Dans le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince. La menace de l'ouragan Tomas s'est éloignée d'Haïti samedi mais le passage de la dépression qui a inondé plusieurs villes côtières fait craindre une reprise de l'épidémie de choléra, selon le gouvernement

Dans le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince. La menace de l'ouragan Tomas s'est éloignée d'Haïti samedi mais le passage de la dépression qui a inondé plusieurs villes côtières fait craindre une reprise de l'épidémie de choléra, selon le gouvernement - -

par Matthew Bigg PORT-AU-PRINCE (Reuters) - La menace de l'ouragan Tomas s'est éloignée d'Haïti samedi mais le passage de la dépression qui a...

par Matthew Bigg

PORT-AU-PRINCE (Reuters) - La menace de l'ouragan Tomas s'est éloignée d'Haïti samedi mais le passage de la dépression qui a inondé plusieurs villes côtières fait craindre une reprise de l'épidémie de choléra, affirment gouvernement et organisations humanitaires.

Le pays, frappé par un tremblement de terre qui a fait 250.000 morts et laissé 1,3 million de sans-abri à Port-au-Prince, demeure extrêmement vulnérable en raison des mauvaises conditions de vie et d'hygiène dans les camps de fortune surpeuplés de la capitale.

Les organisations humanitaires s'inquiètent en particulier d'une résurgence de l'épidémie de choléra apparue il y a deux semaines et qui a fait 500 morts et 7.000 malades.

"Nous nous attendons vraiment à une forte augmentation des cas d'infection en raison des inondations et des mauvaises conditions sanitaires dans de nombreuses régions", affirme Christian Lindmeier, porte-parole à Haïti de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Le choléra est une maladie qui est véhiculée par l'eau et toute augmentation du niveau de l'eau signifie une augmentation du niveau de la maladie", explique-t-il.

Le passage de Tomas a forcé plusieurs milliers de personnes à quitter leurs habitations et a détrempé les camps de réfugiés à Port-au-Prince. Huit personnes sont mortes et 10.000 ont fui les inondations.

Cette dépression n'avait toutefois pas la violence de celles qui avaient frappé l'île des Caraïbes en 2004 et 2008, tuant plusieurs milliers de personnes.

NOUVEL APPEL À L'AIDE INTERNATIONALE

Des responsables de l'Onu en Haïti estiment que le pays a eu de la chance de ne pas être touché par un ouragan plus violent que Tomas. "Nous avons évité le pire", affirme Elisabeth Diaz, porte-parole du bureau de l'Onu pour la coordination des affaires humanitaires.

L'ouragan s'est éloigné et transformé en tempête tropicale avant de reprendre de la force alors qu'il gagnait l'Océan atlantique samedi soir.

L'épidémie de choléra qui touche cinq provinces d'Haïti semble continuer de s'étendre. Selon les statistiques fournies par le ministère de la Santé, la maladie a fait 501 morts au 4 novembre contre 442 selon un décompte effectué la veille.

Facilement traitable par une réhydratation des patients, la maladie exige un important approvisionnement en eau potable et en nourriture dans les zones touchées par les inondations.

La situation à Leogane, localité située à l'ouest de Port-au-Prince et particulièrement touchée par le tremblement de terre du 12 janvier, préoccupe les organisations humanitaires.

Les inondations qui ont touché 35.000 personnes ont transformé les rues de cette ville en rivières, emportant des tentes et détruisant des biens, selon l'association caritative britannique Save the Children.

Dans cette ville, des milliers d'enfants sont menacés par l'épidémie de choléra mais également par la dysenterie et la malaria.

Le gouvernement haïtien et les Nations unies ont lancé vendredi un appel aux dons, 19 millions de dollars étant nécessaires pour couvrir les besoins les plus urgents.

Nigel Fisher, coordinateur de l'aide onusienne, a indiqué que l'ouragan Tomas a endommagé des récoltes de café et de bananes et a appelé la communauté internationale à prendre la mesure des efforts de reconstruction nécessaires après le séisme de janvier.

"Cet ouragan a détourné notre attention mais nous devons nous reconcentrer. L'accent doit absolument être mis sur la reconstruction", a-t-il dit.

Tomas a également perturbé les préparatifs pour les élections présidentielle et législatives prévues le 28 novembre même si les responsables électoraux ont refusé de reporter le scrutin à une autre date.

Pierre Sérisier pour le service français