L'Onusida s'attaque à la transmission mère-enfant du VIH

Dans un hôpital de Hanoï, une femme séropositive et son bébé, né avec le VIH. 'Onusida va concentrer ses efforts sur la lutte contre les infections au VIH chez les bébés, qui en héritent de leur mères déjà touchées. En 2009, quelque 370.000 bébés sont nés - -
NATIONS UNIES (Reuters) - L'Onusida va concentrer ses efforts sur la lutte contre les infections au VIH chez les bébés, qui en héritent de leur mères déjà touchées.
Les dirigeants internationaux réunis à l'Onu jeudi ont également fixé comme objectif d'atteindre d'ici 2015 le seuil de 15 millions de séropositifs ayant accès à un traitement, plus du double du chiffre actuel.
En 2009, quelque 370.000 bébés sont nés avec le VIH - près d'un chaque minute -, pour leur grande majorité en Afrique subsaharienne. Soigner les femmes enceintes atteintes du virus peut réduire le risque de transmission à moins de 5%.
Le but de l'Onusida est de réduire de 90% le nombre d'enfants nés avec le VIH, en quatre ans.
"Nous pensons qu'à l'horizon 2015, les enfants pourront naître, en tous lieux, sans VIH, et leurs mères demeurer en bonne santé", a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida.
Le plan fera en sorte que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH aient accès aux services de prévention et aux traitements.
Ce programme spécifique est doté de 500 millions de dollars par an. Deux milliards et demi de dollars supplémentaires seront nécessaires pour mener à bien l'objectif d'ici 2015, ont estimé des responsables de l'Onusida.
"Les pays développés font déjà ça. Mais nous ne pouvons pas nous reposer tant que ce n'est pas vrai pour le monde entier", a dit le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon.
Les Etats-Unis fourniront 75 millions de dollars supplémentaires. Des fondations et des entreprises ont également annoncé des contributions exceptionnelles.
Par ailleurs, le sommet doit adopter vendredi une déclaration engageant les 140 gouvernements participants à atteindre l'objectif de fournir des traitements antirétroviraux à 15 millions de séropositifs d'ici 2015.
Ils sont actuellement 6,6 millions.
Médecins sans Frontières souligne qu'il s'agit de mettre sous traitement neuf millions de personnes en quatre ans.
"Médecins Sans Frontières constate que cette proposition rencontre de fortes oppositions parmi les principaux bailleurs de fonds, alors même que de nouvelles études viennent de démontrer que les traitements antirétroviraux pouvaient réduire la transmission du virus de 96%", écrit l'organisation dans un communiqué.
Patrick Worsnip; Clément Guillou pour le service français