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L'Eglise sollicitée pour condamner la criminalisation de l'homosexualité dans 70 pays

Le pape François - Image d'illustration

Le pape François - Image d'illustration - Alberto Pizzoli / AFP

Dans le monde, 70 pays répriment pénalement l'homosexualité. Six d'entre eux prévoient la peine de mort.

Une cinquantaine d'avocats, juges, responsables politiques et militants LGBT ont demandé ce vendredi l'appui du Vatican pour condamner la criminalisation de l'homosexualité en vigueur dans 70 pays.

Le groupe a été reçu par le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, qui a "réaffirmé la position de l'Eglise catholique en faveur de la défense de la dignité de toute personne humaine et contre toute forme de violence", précise le Saint-Siège.

"Notre propos est de parler de dignité humaine"

L'avocat argentin Leonardo Raznovich lui avait auparavant présenté une étude universitaire en cours sur la criminalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe aux Caraïbes. Dix pays de cette région sont particulièrement répressifs en la matière, avec des lois qui "stigmatisent" les homosexuels et les transexuels, cibles parfois de violences, a précisé Leonardo Raznovich en citant l'exemple de la Jamaïque.

"Nous avons besoin d'une déclaration claire de l'Eglise catholique dénonçant la criminalisation de l'homosexualité", résume-t-il, en notant que le pape a manifesté sa curiosité sur le sujet.

"Le cardinal souhaite que nous continuions le dialogue. Certes il y a des questions doctrinales propres à l'Eglise, mais notre propos est de parler de dignité humaine", a expliqué la baronne Helena Kennedy, militante des droits de l'Homme au sein de l''Association internationale du barreau, un réseau regroupant 80.000 avocats de 170 pays défendant les droits de l'Homme.

Un "moment historique"

Le pape a répété dans un texte de recommandations aux jeunes, publié lundi, que Eglise est engagée "contre toute discrimination et toute violence liées à l'orientation sexuelle".

Les participants à la réunion ont indiqué qu'ils devaient être reçus par le pape François, qui s'est toutefois rétracté mercredi pour des raisons non spécifiées.

Un peu déçue, Helen Kennedy, directrice d'une organisation canadienne combattant l'homophobie (Egale), a néanmoins qualifié la rencontre au Vatican de "moment historique". Pour Ruth Balsacchino, ex-secrétaire générale de l'association internationale Ilga (défense des personnes LGBT), une déclaration publique du Vatican "enverrait un message clair au monde qu'il n'y a rien de mal a être LGBT".

Clément Boutin avec AFP