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L'assassinat d'un adolescent sous les yeux d'enfants de 6 ans bouleverse Amsterdam

Un autel improvisé à la mémoire de Mohammed Bouchikhi, assasiné le 26 janvier à l'arme automatique dans un quartier ouvrier d'Amsterdam

Un autel improvisé à la mémoire de Mohammed Bouchikhi, assasiné le 26 janvier à l'arme automatique dans un quartier ouvrier d'Amsterdam - Jan HENNOP, AFP

Un jeune homme de 17 ans a été assassiné à Amsterdam, alors qu'il donnait un cours de cuisine à des enfants de 6 ans. Son meurtre a provoqué l'émotion au sein de la ville.

L'assassinat de sang-froid, à l'arme automatique, d'un jeune homme de 17 ans sous les yeux d'enfants de 6 ans a bouleversé Amsterdam, ville tolérante en matière de drogue où sévit une cruelle guerre des gangs.

Deux hommes armés tuent un jeune homme de 17 ans et blessent deux personnes

C'est le 26 janvier aux alentours de 19h00 que deux hommes armés et masqués ont fait irruption et ouvert le feu dans un centre communautaire du quartier ouvrier de Wittenburg. Un jeune homme de 17 ans, Mohammed Bouchikhi, y donnait des leçons de cuisine à des enfants de six ans.

Le jeune homme a été tué d'une balle dans la colonne vertébrale. Deux autres personnes ont été blessées, sous les yeux horrifiés des enfants. Le centre communautaire se trouve à deux pas du "quartier rouge" d'Amsterdam, où la prostitution légale et les points de vente de cannabis attirent quotidiennement des milliers de touristes curieux.

Plus de mille personnes aux funérailles de l'adolescent

Plus de mille personnes ont assisté ce mercredi aux funérailles de Mohammed Bouchiki, dont le corps est ensuite parti pour le Maroc où il sera inhumé. De nombreux badauds qui ne pouvaient entrer dans la mosquée Nasr priaient dans les rues de la ville, sous une pluie battante.

"Peu importe qu'il s'agisse de drogue, de gangs ou d'argent", affirmait Nico Kras, qui a bien connu la victime. Selon lui, Mohammed Bouchikhi était "un bon garçon" qui s'était rendu à Calais en 2015 pour aider les réfugiés.

La police d'Amsterdam a renforcé la sécurité dans le quartier, tout en avertissant qu'il était trop tôt pour lier ce meurtre à la guerre des gangs. Les habitants sont du même avis: il s'agit d'une "simple" querelle de rue qui a pris une tournure tragique.

Un meurtre qui inquiète les habitants

La fusillade a douloureusement alerté les Amstellodamois sur la circulation d'armes de guerre comme des fusils d'assaut de type AK47.

"La mort de Mohammed est un énorme choc. J'ai une fille de neuf ans et maintenant, je ne peux même pas l'envoyer dans notre propre centre communautaire de l'autre côté de la route", témoigne une habitante du quartier préférant rester anonyme. "La peur règne vraiment ici", ajoute-t-elle.

S.Z avec AFP