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L'appel au secours d'une Française d'Abidjan

Selon Anne, une Française résidant dans le quartier du Plateau à Abidjan, les soldats de la force Licorne refusent de traverser les ponts qui sépare le secteur du reste de la ville.

Selon Anne, une Française résidant dans le quartier du Plateau à Abidjan, les soldats de la force Licorne refusent de traverser les ponts qui sépare le secteur du reste de la ville. - -

Anne, expatriée à Abidjan, n'en peut plus. Cette Française qui vit dans le quartier du Plateau attend avec quinze autres compatriotes que les militaires viennent les chercher. Terrés dans quelques mètres carrés, ils se sentent abandonnés par la France. Témoignage RMC.

C'est Anne et son frère Rémi qui ont décidé de prendre leur téléphone pour témoigner sur RMC du véritable cauchemar qu'une quinzaine de Français et eux-mêmes sont en train de vivre. Terrés dans un petit appartement du quartier du Plateau depuis plusieurs jours, ces expatriés attendent désespérément que les soldats de la force Licorne viennent les secourir. Ce quartier résidentiel est séparé du reste de la ville par une lagune, traversée de quelques ponts. Ce qui en isole totalement les habitants. Alors que les autorités françaises ont demandé aux expatriés de se regrouper sous protection militaire, Anne est folle de rage et lance un véritable appel au secours sur RMC. 

«Les habitants du Plateau sont complètement délaissés»

« Là ça commence à être très dur. J’ai cru entendre sur plusieurs chaines françaises qu’on demandait de nous regrouper. Ici les soldats de la force Licorne et l’ambassade de France ne nous tiennent pas du tout le même discours. Les habitants du quartier du Plateau sont complètement délaissés, là où les combats sont les plus rudes. On n’a personne, on n’a pas de nouvelles. Depuis jeudi nous avons demandé un regroupement au niveau du camp militaire. Personne ne vient. On a rappelé plusieurs fois, c’est très très dur de les avoir. On n’en peut plus, nous on est à bout de nerfs, on a presque plus d’eau. Le gros problème aujourd’hui c’est l’eau. On est là depuis mercredi soir et nous sommes lundi matin. Hier on a pris des risques, on est sortis et on est allés dévaliser les supérettes tout simplement ».

«Cette situation était prévisible, on ne comprend pas»

« Pour se protéger on fait des rondes dans l’appartement, on essaie de rester le plus souvent possible contre les murs pour éviter toute balle perdue. On a des bébés de 5 mois, des enfants de quatre et cinq ans, donc pour nous c’est très difficile moralement. La force Licorne nous dit qu’elle ne peut pas venir de ce côté là du pont, ça serait trop dangereux. Cette situation était prévisible, nous on ne comprend pas que Nicolas Sarkozy demande un regroupement des Français alors qu’aujourd’hui ce regroupement ne peut pas être réalisable sur le terrain. Nous on a besoin de solutions concrètes. On entend des appels de haine lancés contre les Français en Côte d’Ivoire. On a peur et on n’a personne autour de nous, on est complètement délaissés. Je dis bien autour du Plateau, parce que c’est vrai que les gens des autres quartiers ont été très bien traités, ils ont été sauvés par les militaires de la Licorne. Mais Abidjan c’est tout une ville. Des quartiers comme le nôtre sont complètement délaissés ».