L'alpinisme désormais inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

Le Mont-Blanc. - Jeff Pachoud - AFP
L’Épiphanie éthiopienne, la bachata dominicaine, les savoir-faire traditionnels liés à la fabrication et à la pratique du dotâr en Iran, les processus de fabrication de la talavera artisanale de Puebla et de Tlaxcala au Mexique et de la céramique de Talavera de la Reina et d’El Puente del Arzobispo en Espagne, et l'alpinisme : voici les cinq nouveaux éléments qui ont été intégrés au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, ce mercredi 11 décembre.
Une pratique bicentenaire
Réuni pour la première fois en Amérique Latine, à Bogota (en Colombie), le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel a validé le projet présenté par la France, l'Italie et la Suisse qui souhaitaient promouvoir L'alpinisme au niveau mondial. Une pratique tout juste bicentenaire qui tire son nom de la chaîne de montagnes que ces trois pays ont en commun: les Alpes.
"L'alpinisme est l’art de gravir des sommets et des parois en haute montagne en terrain rocheux ou glaciaire. Il fait appel à des capacités physiques, techniques et intellectuelles et se caractérise par une culture commune de l’environnement de haute montagne et une histoire de la pratique et des valeurs qui lui sont associées", définit le communiqué de l'Unesco.
Les premières traces de l'alpinisme remontent à l'Antiquité: la première corporation dans le Val d'Aoste (Italie) date du XIIIe siècle. Le Florentin Pétrarque a bien gravi le mont Ventoux vers 1350, Antoine de Ville le mont Aiguille en 1492 pour le compte du roi Charles VII, le naturaliste suisse Gessner le mont Pilatus en 1555.
Mais l'acte fondateur, si ce n'est l'acte de naissance, reste 1786, avec l'ascension du mont Blanc au départ de Chamonix par une cordée singulière qui porte en elle les valeurs de l'alpinisme: Jacques Balmat, cristallier et pauvre, Michel-Gabriel Paccard, médecin et notable.