L'aide à la Syrie au coeur d'une réunion de la communauté internationale

Le Haut commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), Filippo Grandi, lors de la conférence des donateurs en faveur des 5 millions de Syriens réfugiés dans les pays voisins et les 6,1 millions de déplacés internes, le 24 avril 2... - THIERRY ROGE, Belga/AFP
La communauté internationale se réunit ce mardi et mercredi à Bruxelles pour une nouvelle conférence des donateurs en faveur des 5 millions de Syriens réfugiés dans les pays voisins et les 6,1 millions de déplacés internes, dont 250.000 sont assiégés dans des zones de combats.
La "plus grande crise du monde"
"Nous assistons à l'un des plus grands échecs politiques du début du 21e siècle", a lancé à la tribune le Haut commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) Filippo Grandi à l'ouverture de la conférence. "Il s'agit de la plus grande crise au monde", a souligné Filippo Grandi.
"Les Nations unies ont épuisé leurs ressources", a pour sa part averti Mark Lowcok, responsable des affaires humanitaires et des secours d'urgence à l'ONU.
7,3 milliards d'euros espérés
Les organisateurs de la conférence espèrent mobiliser 9 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros). 3,5 milliards de dollars (2,8 mds euros) sont nécessaires pour l'aide humanitaire en Syrie et 5,6 (4,5 mds d'euros) pour soutenir les réfugiés dans les pays voisins, a précisé Mark Lowcock.
"Les promesses de dons seront un indicateur de l'engagement international", soulignent les responsables européens à Bruxelles. Il s'agit de la septième conférence annuelle sur l'avenir de la Syrie, mobilisant pays donateurs, ONG humanitaires et agences de l'ONU.

"Mais nous constatons qu'une certaine lassitude s'installe et la Syrie n'est pas le seul pays auquel il est nécessaire d'apporter une aide humanitaire", ont déploré les représentants de l'UE.
85 délégations attendues
Quelque 85 délégations sont attendues pour cette conférence, mais les regards seront tournés vers les représentants de la Russie et de l'Iran, les deux soutiens politique et militaire du régime syrien, grand absent à Bruxelles, tout comme son opposition.
"Nous avons besoin de négociations sérieuses au plus vite à Genève et nous devons avoir Damas à la table", a insisté la chef de la diplomatie européenne. "Sans solution politique, nous allons vers une catastrophe", a-t-elle averti.
"Nous avons vu la situation se détériorer considérablement depuis le début de l'année. Nous avons eu en Syrie quelque 700.000 déplacés" en quatre mois, a précisé une haut fonctionnaire de l'UE impliquée dans l'organisation de la conférence de Bruxelles.

Quelque 6,1 millions de personnes sont maintenant déplacées à l'intérieur de la Syrie. Plus de cinq millions de Syriens ont fui leur pays et 13 millions de personnes ont besoin d'aide, souligne l'UE.
Priorité à l'éducation
La première journée de la conférence, ce mardi, est consacrée à des entretiens avec les organisations humanitaires engagées en Syrie, au Liban, en Jordanie et en Turquie.
La directrice générale de l'ONG Save the Children International, Helle Thorning-Schmidt, ancienne Première ministre du Danemark, veut exhorter les donateurs à se concentrer sur l'éducation.
Un tiers des jeunes Syriens ne vont pas à l'école et un tiers des écoles syriennes sont inutilisables à cause de la guerre, a-t-elle déclaré.
"Nous avons laissé tomber les enfants syriens. C'est la septième année et on les laisse encore tomber", a-t-elle regretté dans une interview.
Entrée des ministres mercredi
La seconde journée, mercredi, sera plus politique avec l'entrée en lice des ministres. L'UE sera représentée par douze ministres des Affaires étrangères, six ministres chargés du Développement et cinq secrétaires d'Etat.
Federica Mogherini attend à cette occasion un soutien à la reprise du processus de négociation engagé sous l'égide de l'ONU à Genève.