Journalistes: plus d'enlèvements en 2014

Soixante-six journalistes ont été tués en 2014, c'est moins qu'en 2013. Mais les enlèvements se sont multipliés selon le bilan annuel de Reporters sans frontières.

James Foley, fait partie des soixante-six journalistes tués en 2014. "Rarement la mort des reporters aura été perpétrée avec une science aussi barbare de la propagande" estime l'organisation Reporters sans frontières (RSF) à l'occasion de la publication de son bilan annuel.

Les vidéos montrant la décapitation de plusieurs journalistes ont en effet marqué les esprits cette année. RSF relève "une mutation de la violence, avec une instrumentalisation de plus en plus grande des exactions contre les reporters (décapitations, mises en scène, menaces)". 

La Syrie pays le plus dangereux pour les journalistes

Les assassinats de journalistes se sont produits pour les deux tiers dans des zones de conflits, notamment en Syrie. Le pays reste, comme en 2013, le pays le plus dangereux pour les journalistes. Les auteurs de ces exactions veulent "empêcher l'information indépendante et dissuader les regards extérieurs."

Toutefois, moins de journalistes ont été tués en 2014, 66 contre 71 en 2013. Malgré les images choquantes, 2014 figure parmi les années les moins meurtrières pour la profession depuis dix ans. En tout, 720 journalistes ont été tués depuis 2005.

Des enlèvements nombreux en Ukraine

En revanche, les enlèvements se sont multipliés. Ils sont en hausse de 37 % avec des enlèvements particulièrement nombreux en Ukraine, en Libye, en Syrie et en Irak. A ce jour, 40 journalistes et trois citoyens-journalistes (blogueurs) restent otages dans le monde. Il s'agit à 90 % de journalistes locaux. En Syrie, parmi les 22 journalistes toujours détenus, 16 sont syriens. 

L'organisation RSF indique également que les chiffres d'emprisonnement de journalistes restent très nombreux, même s'ils sont stables. Actuellement 178 journalistes professionnels et 178 citoyens-journalistes sont en prison. La Chine arrive en tête des pays qui emprisonnent les journalistes. 17% des journalistes et 44% des journalistes-citoyens emprisonnés le sont en Chine. 

C. B avec AFP