Jérusalem: un camion percute un groupe de soldats, "possible attaque terroriste"

Quatre soldats israéliens ont été tués ce dimanche lorsqu'un Palestinien, présenté par Israël comme un sympathisant de Daesh, a lancé son camion contre un groupe de militaires en excursion à Jérusalem. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières depuis le début d'une vague de violence entre Israéliens et Palestiniens à l'automne 2015.
Le chauffeur, un sympathisant de Daesh
Le chauffeur du camion a été identifié par les médias palestiniens comme étant Fadi al-Qanbar, un habitant de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël depuis 1967. Il a été tué par balles sur place, a rapporté la police. Dix-sept soldats ont par ailleurs été blessés dans l'attaque, selon l'armée.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que l'assaillant, "selon toutes les indications, soutient l'EI", l'organisation Etat islamique, également connue sous le nom de Daesh. Il n'a toutefois pas précisé de quels éléments il disposait pour évoquer le groupe extrémiste, qui n'a pas revendiqué d'attaques d'ampleur en Israël.
Benjamin Netanyahu tente souvent de dresser un parallèle entre Israël confronté à des attaques palestiniennes, et d'autres pays visés par des attaques jihadistes. "Nous savons que les attentats se succèdent, de la France à Berlin et maintenant à Jérusalem, et il est probable qu'il y ait un lien entre eux", a-t-il dit ce dimanche.
"Tout le monde hurlait dans tous les sens"
Une vidéo mise en ligne montre un petit camion de chantier blanc sortir de la route et semer la panique parmi les soldats tout juste descendus de leurs cars. Il fait ensuite marche arrière et repasse au même endroit, puis s'arrête, vraisemblablement stoppé par des tirs.
Lea Schreiber, guide civile, a raconté qu'elle conduisait l'un des groupes de soldats quand le camion a dévié de trajectoire. "Tout le monde hurlait dans tous les sens. On leur ordonnait de s'abriter derrière un muret parce qu'on craignait une seconde attaque", a-t-elle dit.
"Nous avons d'abord pensé à un accident. Mais quand le chauffeur a continué sa route, nous avons compris qu'il s'agissait d'un attentat terroriste. Nous avons couru vers le camion. J'ai mis un chargeur dans mon fusil, je l'ai armé et j'ai ouvert le feu", a raconté un soldat dans une vidéo diffusée par l'armée.
"Attentat odieux"
L'attaque de dimanche s'est produite aux confins du quartier juif de colonisation d'Armon Hanatziv et celui, palestinien, de Jabal Moukaber de Jérusalem-Est. L'assaillant viendrait de Jabal Moukaber. Armon Hanatziv avait déjà été le théâtre en octobre 2015 d'une attaque au cours de laquelle deux Palestiniens avaient tué trois personnes dans un bus.
Dans un communiqué, le président français François Hollande a condamné un "odieux attentat", et rappelé l'"attachement" de la France à la "sécurité d'Israël". De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a dénoncé "avec la plus grande fermeté cette attaque ignoble".