"Je veux aller voir un film!", cri de ralliement des manifestants dans la Chine "zéro Covid"

Les manifestants, sous le joug de mesures très restrictives près de trois ans après le début de la pandémie, demandent le droit de se rendre librement au cinéma.

Les manifestants chinois ont trouvé un nouveau slogan. Alors que la grogne contre la politique "zéro Covid" de Pékin continue à monter, une vidéo devenue virale tournée à Shanghaï montre une foule scander le cri de ralliement "Je veux aller voir un film!", loisir mis à mal par les mesures draconiennes en Chine, pour endiguer les contaminations.

Selon le Hollywood Reporter, qui rapporte l'information, la vidéo a été massivement relayée au cours du week-end sur la messagerie chinoise WeChat, autant par des cinéphiles que par des professionnels du secteur. Le média américain précise que la majorité des cinémas restent ouverts en Chine mais que l'accroissement des chiffres de contamination dans certaines grandes villes, couplé au coût des tests PCR demandés à l'entrée des lieux publics, compromet l'accessibilité des salles. Et le box-office chinois s'en ressent: les chiffres d'entrée sont en baisse de 36% par rapport à l'an dernier, et de plus de 50% par rapport à 2019.

Mécontentement grandissant

Les mouvements de protestation sont rares en Chine, où la censure fait loi. Pourtant, une part grandissante de la population chinoise crie son ras-le-bol devant la politique "zéro Covid" imposée par son gouvernement - et ses contraintes - au point parfois de briser un tabou et d'oser réclamer le départ de Xi Jinping, le président du pays.

Afin de contourner et dénoncer la censure, les manifestants utilisent désormais une feuille de papier blanc comme symbole de ralliement. Particulièrement mobilisés, des étudiants d'universités situées à Pékin et à Nankin ont ainsi brandi des feuilles blanches en signe de protestation lors de manifestations silencieuses.

Tous protestent contre les confinements à outrance imposés ces dernières semaines par le gouvernement. Car malgré plusieurs vaccins à disposition, et à rebours du reste du monde, le pays continue d'imposer des confinements dès l'apparition de premiers cas et à placer en quarantaine les personnes testées positives.

L'AFP a constaté ces derniers jours que la colère des Chinois a contaminé jusqu'au traitement de la Coupe du Monde au Qatar par la télévision locale. Ainsi, lors des retransmissions de matches, les images de la foule de supporters sans masques et sans distanciation sociale ne sont plus portées à l'écran.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV