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Irak: un gang de motards néerlandais aux côtés des combattants kurdes

Un biker néerlandais pose aux côtés d'un combattant kurde, en Irak.

Un biker néerlandais pose aux côtés d'un combattant kurde, en Irak. - Capture d'écran Twitter

Trois motards du gang néerlandais No Surrender ont rejoint Mossoul, en Irak, pour y combattre les jihadistes de Daesh, aux côtés des Kurdes.

Des bikers néerlandais ont-ils rejoint l'Irak pour combattre aux côtés des Kurdes? Oui, à en croire Klaas Otto, le leader des No Surrender, un gang de motards des Pays-Bas, qui a confirmé à la télévision publique néerlandaise NOS que trois bikers du groupe se sont rendus à Mossoul, en Irak, pour y combattre les jihadistes de l'Etat islamique, dans les rangs kurdes.

Trois anciens militaires

La question lui a été posée après la circulation, sur Twitter, de la photo d'un biker du gang posant aux côtés d'un combattant des forces kurdes, kalachnikov à la main. "Ron des Pays-Bas est venu se joindre aux Kurdes", dit le commentaire en néerlandais accompagnant la photo (voir ci-dessous). 

Un extrait vidéo diffusé par une télévision kurde montre en outre le même homme armé, disant en néerlandais: "Les Kurdes ont été sous pression pendant longtemps". Selon Klaas Otto, les trois motards partis pour l'Irak sont d'anciens militaires, originaires de Rotterdam, d'Amsterdam et de Breda.

Pas coupables de crimes

Si l'information a été largement commentée aux Pays-Bas, elle a également soulevé une polémique: ces hommes ayant rejoint les rangs kurdes sont-ils punissables, au même titre que les étrangers rejoignant les jihadistes de Daesh pour combattre avec eux?

Le parquet néerlandais a tranché mardi, assurant que les trois bikers ne s'étaient rendus coupables, en soi, d'aucun crime. "Dans le passé, rejoindre un groupe armé étranger était punissable, mais ce n'est plus le cas", a déclaré Wim de Bruin, porte-parole du parquet néerlandais. Toutefois, si le simple fait de rejoindre les Kurdes "n'est pas punissable" en soi, les motards pourraient être poursuivis s'ils se rendent coupables, sur place, de crimes tels que des meurtres ou des viols.

Interdiction de combattre avec le PKK

Cependant, les Néerlandais voulant combattre aux côtés des Kurdes ne peuvent pas le faire avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme groupe "terroriste" par l'Union européenne, les Etats-Unis et la Turquie, entre autres.

De nombreux pays occidentaux tentent de lutter contre le départ de certains de leurs citoyens vers la Syrie et l'Irak pour combattre comme jihadistes dans les rangs du groupe Etat islamique. Les mesures prises à leur encontre incluent la confiscation des passeports avant leur départ ou des menaces de poursuites à leur éventuel retour. "La grande différence avec Daesh, c'est que Daesh est considéré comme une organisation terroriste", souligne Wim de Bruin: "Cela signifie que même se préparer à rejoindre Daesh est punissable".

Adrienne Sigel, avec AFP