Irak: les biens de Saddam Hussein et de 4.200 dignitaires de son régime saisis

Extrait d'une vidéo montrant Saddam Hussein quelques instants avant sa pendaison, le 30 décembre 2006. - - Al Iraqyia TV - AFP
L'Irak a ordonné la saisie des biens de l'ancien dictateur Saddam Hussein et de 4.257 dignitaires de son régime déchu lors de l'invasion emmenée par les Etats-Unis en 2003, ainsi que ceux de l'ensemble de leurs proches, indique ce lundi un communiqué officiel.
La liste des dignitaires a été établie par l'instance en Irak chargée de traquer les anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein. Le nom de Saddam Hussein apparaît en premier sur la liste, accompagné de "ses enfants, ses petits-enfants, ses proches et ses parents au second degré ainsi que ses ayants-droit".
De nombreuses propriétés
Après la chute du régime, des milices, les forces armées et des dignitaires du nouveau pouvoir ont fait main basse sur de nombreuses propriétés appartenant à la famille de Saddam Hussein et d'anciens dirigeants. Cette mesure vise à officialiser la confiscation de ces biens.
Parmi les dignitaires figurent Ali Hassan al-Majid, le cousin de Saddam Hussein surnommé "Ali le chimique" et exécuté en 2010, ainsi que le demi-frère du dirigeant irakien, Barzan Ibrahim al-Hassan, lui aussi pendu.
La liste inclut également l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan et le secrétaire particulier de Saddam Hussein, Abed Hamid Mahmoud, tous deux exécutés. Elle compte aussi Tarek Aziz, compagnon de la première heure de Saddam Hussein décédé en 2015 et incarcéré après sa reddition en 2003.
La rancoeur du gouvernement
Son fils, Zyad Tarek Aziz, a dénoncé dimanche auprès de l'AFP une décision "qui ne vise à rien de plus que de récolter des voix à l'approche des élections" législatives prévues le 12 mai.
"Cela fait 15 ans que nous sommes l'objet de pressions, d'éloignement et d'injustice, cela suffit! Quand cette rancoeur du soi-disant gouvernement va-t-elle cesser?", a-t-il encore lancé, joint par téléphone en Jordanie, où il réside désormais.
Les proches au second degré visés
"Nous avons entendu parler de sanctions visant ceux qui sont accusés d'avoir commis des soi-disant crimes à l'encontre du peuple irakien, mais pourquoi viser les proches au second degré, les petit-enfants?", a encore réagi son fils.
Il a en outre réfuté posséder les biens qui sont prêtés à sa famille, affirmant que "la maison de mon père à Bagdad a déjà été de fait saisie par Ammar al-Hakim", dignitaire chiite et leader du mouvement politique "al Hikma", qui y a pris ses quartiers.