INFOGRAPHIES - L'Amazonie, toujours en proie aux feux, n'a pas été autant déforestée depuis 2008

Un feu touchant une forêt brésilienne le 29 octobre 2019. - Chico Ribeiro / Mato Grosso do Sul State Government / AFP
Si elle est nettement moins touchée que cet été, l'Amazonie continue néanmoins d'être victime des incendies. Des feux principalement causés par les agriculteurs et les éleveurs locaux qui, pour fertiliser leurs terres, coupent les arbres puis les brûlent.
Un phénomène malheureusement "courant", selon la NASA. Si les feux sont généralement maîtrisés par les agriculteurs, il arrive que certains "deviennent incontrôlables lorsque les vents ou les tempêtes déplacent le feu hors de la zone à défricher" expliquait l'agence spatiale dans un communiqué en juin.
Cette technique agricole, appelée culture par brûlis, est également pratiquée en Afrique subsaharienne - cet été l'Angola, le Congo ou encore la Tanzanie étaient ainsi particulièrement touchés. Selon une note de l'Agence spatiale européenne, ces feux sont à eux seuls responsables de 25 à 35% des émissions annuelles totales de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
La carte des feux actifs en Amérique du sud
Près de trois mois après la prise de conscience internationale autour des feux en Amazonie, des milliers de feux sont toujours actifs, comme l'illustre la carte ci-dessous. Celle-ci se base sur des données de la NASA, et recense les feux actifs en Amérique du Sud ces dernières 24h.
Une situation pas si surprenante selon Jérôme Chave, chercheur au CNRS contacté par BFMTV.com: "C'est encore la saison sèche, les feux vont donc se poursuivre jusqu'à la fin du mois de novembre". Ce spécialiste des forêts tropicales estime cependant que ce critère - le nombre de feux actifs - n'est pas forcément le plus pertinent pour rendre compte de l'ampleur des dégâts de cet été au Brésil:
"Ce genre de carte mesure simplement les points chauds, pas l'impact des feux. Par ailleurs, certains écosystèmes, notamment en Amérique du Sud, sont habitués à brûler tous les ans."
Loin de minimiser les feux de cet été, le chercheur recommande plutôt de s'intéresser à la surface déforestée. "Entre juillet et septembre, la superficie de zone déforestée a été multipliée par deux par rapports aux années précédentes" alerte-t-il.
La déforestation de cet été, sans précédent depuis 10 ans
Un constat qui s'appuie sur les données de l'Institut National de Recherche Spatiale du Brésil (INPE), que vous pouvez consulter sur l'infographie ci-dessous.
Ces chiffres récents doivent cependant être remis en perspective sur une période plus longue. Si la déforestation de cette année est effectivement impressionnante, elle reste néanmoins bien moins importante que celle pratiquée durant les années 2000 ou 1990.
2019 restera néanmoins une année historique, d'autant plus que le total de zones déforestées pourrait augmenter d'ici la fin de l'année.
Une tendance qui repart à la hausse donc - la faute notamment à la politique de Jair Bolsonaro, le nouveau président d'extrême-droite qui lors de sa prise de fonction a supprimé de nombreuses protections environnementales fixées par les gouvernements précédents.