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Incendies en Grèce: au moins 50 morts, dont 26 dans la cour d'une villa

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Des incendies meurtriers ravagent actuellement la région d'Athènes. Le bilan est lourd et en constante évolution.

Un groupe de 26 personnes carbonisées, victimes des incendies qui sévissent en Grèce, a été découvert mardi matin dans la cour d'une villa de Mati, sur la côte orientale de l'Attique, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge.

Ces morts s'ajoutent aux 24 déjà recensés depuis lundi soir, portant le bilan, encore provisoire, de ces incendies à au moins 50 morts et plus de 172 blessés, dont 11 grièvement. 

Des personnes encore introuvables

La plupart des victimes ont été piégées dans les environs de la localité balnéaire de Mati, à 40 km au nord-est d'Athènes, "à leur domicile ou dans leurs voitures", a indiqué le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, dans un message télévisé en annonçant "au moins vingt morts".

Un peu plus tard, les autorités portuaires ont indiqué avoir retrouvé quatre corps, ceux de trois femmes et un enfant, dans la mer. Ils s'y étaient apparemment réfugiés pour échapper aux flammes.

"Nous risquons de découvrir de nouvelles victimes", s'est inquiété un responsable des pompiers, qui recevaient de nombreux appels signalant des personnes introuvables.

La Grèce à demander des drones aux Etats-Unis "pour observer et détecter toute activité suspecte"

Neuf patrouilleurs côtiers, deux bâtiments militaires et des dizaines de bateaux privés assistés d'hélicoptères de l'armée ont été mobilisés toute la nuit pour évacuer vers le port de Rafina, proche de Mati, les résidents et touristes ayant fui les flammes sur les plages et en mer. 

Les premiers rescapés étaient transférés vers des hôtels et des camps militaires, tandis que de nombreux proches inquiets affluaient à Rafina.

La Grèce a activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir de l'aide de ses partenaires. En sus de l'Espagne et de Chypre, Israël a offert des renforts, selon Panos Skourletis, le ministre de l'Intérieur.

Le porte-parole a aussi mentionné qu'il y avait eu "15 départs de feu simultanés sur trois fronts différents en Attique", ce qui a conduit la Grèce à demander des drones aux Etats-Unis "pour observer et détecter toute activité suspecte".

Plus de 600 pompiers mobilisés

Au vu de la situation, la présidence de la République a annulé la réception annuelle prévue mardi pour commémorer le rétablissement de la démocratie en Grèce en juillet 1974.

Le Premier ministre Alexis Tsipras est pour sa part rentré précipitamment d'un déplacement en Bosnie pour suivre les opérations. 

Selon lui, "plus de 600 pompiers" étaient sur les trois fronts des incendies, attisés par des vents soufflant jusqu'à plus de 100 km/h.

Les incendies ont pris alors qu'une vague de chaleur s'abattait sur le pays, avec des températures grimpant jusqu'à 40 degrés Celsius. Selon les services météo, les conditions doivent rester difficiles mardi, quoique les températures en Attique soient prévues en baisse, avec des averses.

La chaleur et la sécheresse en cause

Les feux en Attique n'étaient toujours pas maîtrisés mardi à l'aube, selon les pompiers, et d'autres ont éclaté dans la nuit dans d'autres parties de la Grèce.

Les incendies de forêt et de maquis sont récurrents en Grèce l'été. Les derniers feux les plus dévastateurs avaient tué en 2007 dans le Péloponnèse et sur l'île d'Evia 77 personnes, ravageant 250.000 hectares de forêts, maquis et cultures.

Au nord du continent, les pays nordiques et baltes, d'Oslo à Riga, sont écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font même baisser le niveau des grands lacs.

La Suède, qui connaît le mois de juillet le plus chaud depuis au moins deux siècles et demi, a dû faire appel à la solidarité européenne pour lutter contre le feu, risque auquel elle n'est habituellement pas exposée.

Pas moins de 25.000 hectares sont déjà partis en fumée ou continuent de se consumer, soit deux fois la superficie de la ville de Paris.

N.Ga., avec AFP