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Hong Kong: les manifestants lancent un ultimatum à Pékin

Une manifestante pro-démocratie à Hong Kong, le 1er octobre.

Une manifestante pro-démocratie à Hong Kong, le 1er octobre. - Alex Ogle - AFP

A Hong Kong, les militants pro-démocratie qui occupent pacifiquement le quartier d'affaires, menacent de durcir leur mouvement s'ils n'obtiennent pas le départ du chef de l'exécutif, pro-Pékin.

Vers une radicalisation du mouvement des pro-démocratie #OccupyCentral? Les manifestants massés à Hong Kong depuis plusieurs jours pour réclamer de la Chine davantage de libertés démocratiques, ont exigé la démission du chef de l'exécutif avant la fin de la journée ce jeudi, menaçant de durcir leur mouvement. 

Pékin réitère son soutien au gouvernement de Hong Kong

Les protestataires paralysent le centre de l'ancienne colonie britannique et menacent de durcir leur mouvement s'ils n'obtiennent pas la tête de Leung Chun-ying, perçu comme la marionnette de Pékin. La Chine a renouvelé cependant son appui à C.Y, comme est surnommé à Hong Kong le chef de l'exécutif de cette région au statut administratif spécial.

"Le gouvernement central continue de soutenir de façon ferme et intangible" l'administration de Leung Chun-ying ainsi que "la gestion de ces activités illégales (les manifestations pro-démocratie, ndlr) par la police du territoire, dans le cadre de la loi", écrit en une le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir.

Les "affaires intérieures de la Chine"

Pékin a également prévenu Washington qu'il ne fallait pas se mêler de cette crise politique, la plus grave depuis la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à Pékin en 1997, au moment où des voix s'élèvent dans le monde entier pour soutenir les manifestants hongkongais.

"Les affaires de Hong Kong sont les affaires intérieures de la Chine", a lancé le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi comme son homologue américain John Kerry le recevait à Washington. "Tous les pays doivent respecter la souveraineté de la Chine et c'est un principe fondamental qui régit les relations internationales", a-t-il martelé. Washington, qui a appelé les autorités hongkongaises à "faire preuve de retenue", est engagé en Asie dans une guerre d'influence commerciale, politique et diplomatique face à Pékin.

Un tournant dans le mouvement?

La campagne de désobéissance civile, surnommée la "Révolution des parapluies" sur les réseaux sociaux, qui couvait depuis des semaines à Hong Kong, s'est brutalement intensifiée dimanche et, depuis, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues. Les principales artères de la ville, considérée comme un havre du capitalisme financier international, sont bloquées. A l'instar des transports publics, des quartiers entiers sont paralysés, et les activités économiques fortement perturbées.

Les manifestants sont vent debout contre la décision de la Chine, annoncée en août, d'accorder le suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures, en violation, selon eux, des engagements pris par Pékin en 1997 après 150 ans de présence britannique. Et depuis que les policiers ont fait usage dimanche de gaz au poivre et de gaz lacrymogène contre des manifestants munis seulement de parapluies pour se défendre, les demandes de démission de "C.Y" se sont faites plus pressantes.

Un effet domino?

La Chine marche sur les oeufs dans cette crise alors que le président Xi Jinping a resserré l'étau sur la dissidence et cherche par tous les moyens à se prémunir d'une contagion démocratique. Trahissant sa nervosité face aux manifestants qui occupent la rue à Hong Kong, le Parti communiste a durci comme jamais sa censure contre les réseaux sociaux.

La "Révolution des parapluies" connaît par ailleurs un fort retentissement à l'étranger. Environ 4.000 personnes ont ainsi manifesté à Taipei, à Taiwan, 2.000 personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de Chine à Londres, tandis que 350 manifestants se sont réunis à Times Square, à New York.

A.S. avec AFP