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Homs à nouveau visé par l'armée syrienne, Kofi Annan à Moscou

Maisons détruites dans la ville syrienne d'Idlib. Les forces de sécurité ont pilonné samedi Homs, dans le centre du pays, ainsi que d'autres villes de Syrie où l'armée régulière tente de briser la rébellion dans les localités séditieuses, rapporte l'oppos

Maisons détruites dans la ville syrienne d'Idlib. Les forces de sécurité ont pilonné samedi Homs, dans le centre du pays, ainsi que d'autres villes de Syrie où l'armée régulière tente de briser la rébellion dans les localités séditieuses, rapporte l'oppos - -

par Erika Solomon BEYROUTH (Reuters) - Les forces de sécurité ont pilonné samedi Homs, dans le centre du pays, ainsi que d'autres villes de Syrie où...

par Erika Solomon

BEYROUTH (Reuters) - Les forces de sécurité ont pilonné samedi Homs, dans le centre du pays, ainsi que d'autres villes de Syrie où l'armée régulière tente de briser la rébellion dans les localités séditieuses, rapporte l'opposition qui fait état de dix morts chez les civils et de quatre chez les militaires.

Kofi Annan, l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie, se rend ce samedi à Moscou afin de convaincre les autorités russes de soutenir ses efforts en vue d'un cessez-le-feu et de l'ouverture d'un dialogue politique. Il doit également se rendre en Chine, autre alliée traditionnelle du régime syrien.

"(...) Le plus important est de convaincre l'opposition syrienne de s'asseoir à la table des négociations avec les autorités et de trouver une issue pacifique à la crise", indique un communiqué diffusé samedi par le Kremlin.

"Nous comptons faire part lors de la réunion de notre approche pour aboutir à un cessez-le-feu et à la fin de la violence en Syrie, difficilement applicables tant qu'il y aura une aide armée étrangère et un soutien politique à l'opposition".

Loin des cénacles diplomatiques, les violences se sont poursuivies samedi dans de nombreuses villes syriennes, dont Sarakib, dans le nord-ouest du pays. Les troupes loyalistes y ont tué au moins une personne et ont fait des dizaines de blessés, rapporte l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH, basé à Londres).

"Il y a des dizaines de chars et des blindés attaquant Sarakib en ce moment et l'artillerie lourde est en action", a indiqué sur Skype un opposant se trouvant dans la province d'Idlib.

"Un certain nombre de rebelles ont effectué un repli stratégique mais il y a toujours des insurgés dans la ville et un tiers des habitants l'ont désertés", a-t-il ajouté. L'OSDH estime que 60% des habitants ont fui les lieux.

A Homs, épicentre de la contestation, les bombardements ont fait encore quatre morts, alors que des rebelles évoquent des pilonnages de quartiers résidentiels.

"Les bombardements ont recommencé ce matin (...). Ils font usage de tirs de mortier et de chars sur de nombreux quartiers de la vieille ville de Homs", a confié un opposant vivant dans le quartier de Bab Sbaa à Reuters, ajoutant que de nombreux riverains avaient quitté ces zones pour trouver refuge ailleurs.

ANNAN ATTENDU EN RUSSIE

"L'Armée syrienne libre (ASL) était à Bab Sbaa quand l'armée gouvernementale a commencé les pilonnages il y a quatre jours, et les rebelles n'ont pas été en mesure de stopper les raids de l'armée, car ils étaient touchés par des tirs de mortiers au moment où les blindés entraient", a-t-il dit.

"Il ne reste que quelques rebelles, ils ne peuvent pas faire grand-chose", a-t-il concédé.

L'ASL, composée principalement de déserteurs de l'armée, avait repris Homs le mois dernier. Mais la nouvelle flambée de violences de cette semaine semble indiquer que les gouvernementaux ont du mal à contrôler de la troisième ville du pays.

A Koussaïr, dans la province de Homs, des tirs à l'arme lourde ont tué trois civils, d'après l'OSDH.

Dans la province méridionale de Deraa, berceau de la révolte proche de la Jordanie, l'OSDH a indiqué qu'un homme a péri à un barrage de sécurité dans une zone où les militaires lancent des attaques après la mort de l'un d'entre eux.

Trois autres soldats ont été tués par des insurgés dans la province de Hassaka, dans le nord-est du pays, selon la même source.

A Douma, un quartier de la périphérie de Damas, des activistes font état de fortes explosions après des violents combats durant la nuit. Samedi matin, les combats semblaient avoir baissé d'intensité mais des tireurs d'élite et des blindés étaient visibles dans la ville.

A Kalat al Madiak, près de Hama, dans le nord-ouest de la Syrie, des bombardements ont également été signalés par l'armée. Les militaires ont tenté ces deux dernières semaines d'attaquer la ville mais ils ont rencontré une farouche résistance de la part des insurgés, d'après l'OSDH.

Les restrictions imposées par les autorités au travail des journalistes rendent difficile la vérification des informations relayées par l'opposition ou le pouvoir.

Plus de 8.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement en Syrie, il y a un peu plus d'un an. Le gouvernement syrien fait état de 3.000 morts au sein des forces de sécurité, imputant la violence à des bandes "terroristes".

Vendredi, l'Union européenne a élargi à l'épouse, la mère et la soeur du président Bachar al Assad sa liste de personnalités du régime syrien visées par des sanctions.

Crispian Balmer, Alexei Anishchuk et Steve Gutterman à Moscou; Benjamin Massot pour le service français