Hillary Clinton toujours embourbée dans le scandale lié à l'utilisation d'une messagerie privée

Hillary Clinton, durant son dernier jour de campagne en Californie, le 6 juin 2016. - Frederic J. Brown - AFP
Le ministère de la Justice clôt son enquête sur l’utilisation d’un serveur privé d’e-mails par Hillary Clinton lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine... et le département d’Etat la rouvre. Il faut dire que celui-ci avait annoncé dans un premier temps suspendre ses investigations tant que le ministère de la Justice n’avait pas conclu les siennes. Or, ce dernier vient de décider de ne pas inculper l’ancienne secrétaire d’Etat, et candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine.
"Aussi rapides et transparents que possible"
"Nous tenterons d'être aussi rapides que possible, mais nous n'imposerons pas d'échéance artificielle au processus. (...) Notre objectif est d'être aussi transparents que possible concernant nos conclusions, tout en respectant nos diverses obligations légales", a expliqué ce vendredi John Kirby, le porte-parole du département d’Etat. Cela fait plusieurs mois que l’emploi d’un serveur de messagerie privé par Hillary Clinton, au lieu d’un service sécurisé et spécifique, lors de son passage au gouvernement, défraie la chronique américaine. On lui reproche d’avoir mis en danger le secret de certaines communications. Plus exactement, 110 de ses mails envoyés entre 2009 et 2013 contenaient des informations classifiées.
D’ailleurs, si le FBI a recommandé de ne pas poursuivre la candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016, arguant qu’elle n’avait pas eu "l’intention de violer la loi", d’après les mots de son directeur James Comey, celui-ci considère tout de même que ces faits témoignent d’une "négligence extrême" de la part d’Hillary Clinton.
Une négligence très européenne
Le Washington Post remarque cependant que cette "négligence" est beaucoup plus répandue chez les dirigeants européens et ne semble pas émouvoir tant que ça les opinions publiques. Le quotidien de la capitale américaine assure que la frontière entre la sphère publique et la sphère privée est plus à l’avenant de notre côté de l’Atlantique. Un expert interrogé par le journal développe: "En France, il n’existe pas de législation empêchant un dirigeant d’utiliser sa boîte mail personnelle pour communiquer". François Hollande préfère d'ailleurs son portable personnel à son portable officiel.
La légèreté des exécutifs du Vieux continent vis-à-vis de leur communication n’est pas sans poser de graves problèmes. En 2014, la NSA américaine avait été accusée d’avoir pénétré les données du téléphone d’Angela Merkel. Pour parer au plus pressé, les autorités demandent à présent aux figures politiques allemandes de premier plan d’éviter de passer des coups de fil lorsqu’elles se trouvent au centre de Berlin, là où se trouvent la plupart des ambassades.