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Grèce : percée des néo-nazis aux législatives

Nikolaos Michaloliakos, le leader du parti Aube dorée

Nikolaos Michaloliakos, le leader du parti Aube dorée - -

La Grèce n'a toujours pas de gouvernement après les législatives de dimanche. Aucun parti n'a la majorité absolue et les conservateurs arrivés en tête n'ont pas réussi à former un gouvernement de coalition. Pour corser le tout, un parti néo-nazi fait son entrée au parlement avec 20 députés.

La Grèce est plus que jamais dans la tourmente après les élections législatives de dimanche, marquées par la percée des extrêmes et l'effondrement des grands partis, sanctionnés pour avoir accepté la douloureuse austérité imposée au pays en échange de l'aide internationale. Lundi, Antonis Samaras, le chef des conservateurs dont le parti est arrivé en tête, a renoncé à former un gouvernement de coalition. La tâche va donc revenir à la coalition de la gauche radicale (Syriza), arrivée en deuxième position dimanche mais avec seulement 12% des voix. Aucun parti n'est en mesure de gouverner seul et la formation d'un gouvernement de coalition semble impossible.

Drapeau en forme de croix gammée et saluts nazis

Surtout, pour la première fois, des néo-nazis sont entrés au parlement. Le parti ultra-nationaliste "Aube Dorée" a obtenu dimanche 7% des voix et pourra être représenté à l’Assemblée par une vingtaine de députés. Né à Athènes, ce parti était encore inconnu il y a deux ans, avec 0,23% des voix aux précédentes législatives, fin 2009. Le parti promet d'expulser tous les immigrés légaux et illégaux, qualifie les journalistes de « menteurs » et invite les « traîtres » à se cacher. S’il rejette l'appellation néo-nazie, le parti aime en tout cas ses symboles. Son drapeau ressemble à la croix gammée, et ses partisans n’hésitent pas à défiler avec des barres de fers pour faire le coup de poing, tout en faisant des saluts nazis.

Les aides promises par l’UE retardées ?

Cette instabilité politique et cette montée des extrêmes n’augurent rien de bon pour le pays. Christophe Blot, spécialiste de la zone euro à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) explique sur RMC que « si les réformes pour sauver le pays de la faillite votées par les précédents gouvernements ne sont pas mis en œuvre, la Troïka (le FMI, la Banque Centrale Européenne et la Commission européenne) pourrait retarder le versement des aides promises, et le gouvernement grecque pourrait se retrouver dans l'impossibilité de faire face à ses dépenses de fonctionnement. Concrètement, la Grèce ne pourrait pas payer ses fonctionnaires ni rembourser ses créanciers ».

La Rédaction avec Q. Pommier et E. Tselikas