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Europe

Vol MH17: la zone du crash tenue par les séparatistes pro-russes

Un séparatiste pro-russe monte la garde devant des débris de l'avion de la Malaysia Airlines, près du village de Grabove, dans l'est de l'Ukraine, le 20 juillet 2014.

Un séparatiste pro-russe monte la garde devant des débris de l'avion de la Malaysia Airlines, près du village de Grabove, dans l'est de l'Ukraine, le 20 juillet 2014. - -

Les séparatistes pro-russes, qui empêchent l'accès au site du crash depuis trois jours, ont déplacé les corps "dans des wagons réfrigérés". Les experts internationaux doivent arriver ce lundi sur les lieux du drame pour enquêter et identifier les victimes.

Les corps des victimes de l'avion malaisien ont été enlevés dimanche du site du crash dans l'est de l'Ukraine par les séparatistes pro-russes, faisant craindre une falsification des preuves alors que les experts internationaux n'ont toujours pas pu se rendre sur les lieux pour enquêter. Le point sur la situation.

> Les séparatistes enlèvent les corps et bloquent l'accès au site

• Des corps déplacés... Sur les lieux du drame gardés par les rebelles armés qui en empêchent l'accès depuis trois jours, des corps parmi les 298 victimes ont disparu dimanche matin.

• et gardés dans un train réfrigéré en zone rebelle. Un chef rebelle, Alexandre Borodaï, a expliqué dimanche quelques heures plus tard que ce déplacement des dépouilles avait pour but de les protéger de la chaleur et des animaux sauvages. Le convoi comprenant cinq wagons réfrigérés sans fenêtres stationnait à Torez, en zone tenue par les séparatistes prorusses dans l'Est de l'Ukraine, le moteur de la locomotive tournant pour alimenter le système de refroidissement.

• Transfert des dépouilles prévu. Andreï Pourguine, "Premier ministre adjoint" de la "République populaire de Donetsk" (DNR), autoproclamée, cité par l'agence russe Interfax, a de son côté déclaré que les dépouilles ne seraient "transférées à Kharkiv (en zone tenue par les forces gouvernementales) qu'une fois que des experts internationaux" seraient venus sur place à Torez les examiner.

• Combien de corps? Une certaine confusion demeurait toutefois sur le nombre des corps placés à bord du train, un porte-parole de l'OSCE ayant indiqué, citant les rebelles, qu'ils étaient 169, alors qu'un responsable ukrainien a évoqué "192 corps et huit fragments de corps". Un porte-parole rebelle a indiqué lundi matin que les corps de 247 victimes du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines avaient été transportés dans le train réfrigéré stationnant à Torez.

> Falsification des preuves?

• La communauté internationale craint pour les preuves. Plusieurs pays ont exprimé leur "choc" et "indignation" quant à ce traitement des corps et à la gestion du site, craignant une falsification de preuves.

John Kerry a dénoncé une situation "grotesque" en citant les cas "de soldats séparatistes en état d'ébriété empilant des corps dans des camions, faisant disparaître des corps et des indices du site". "La Russie se doit de faire quelque chose", a-t-il plaidé en parlant "d'un moment de vérité" pour Vladimir Poutine.

• Des cas de pillages selon la présidence ukrainienne. Dans un entretien téléphonique avec Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko a aussi dénoncé des cas "de pillage et de vol de cartes de crédit" que la chancelière allemande a jugés "inacceptables", selon la présidence ukrainienne.

• De nouvelles sanctions contre la Russie? Paris, Londres et Berlin ont menacé la Russie de nouvelles "sanctions" si le président Vladimir Poutine n'obtient pas des rebelles un accès "libre et total" au site.

> Des enquêteurs examinent les corps

• Les corps examinés par des enquêteurs néerlandais. Un masque sur le visage, une équipe d'enquêteurs néerlandais accompagnés par des représentants de l'OSCE, a examiné lundi matin les corps des victimes du crash du vol MH17 déposés à bord d'un train à Torez en Ukraine, près du site de la catastrophe, en zone rebelle. Les enquêteurs internationaux n'avaient jusque là pas pu accéder au site du crash.

• Poutine donne sa parole. Dans la soirée de dimanche, le président Poutine avait promis au cours d'un entretien téléphonique "son entière coopération" au Premier ministre néerlandais Mark Rutte pour que les corps des victimes et les boîtes noires de l'avion puissent être récupérés. Vladimir Poutine a également promis que l'accès au site de l'accident de l'avion de la Malaysia Airlines ne soit plus entravé, selon un porte-parole du gouvernement néerlandais.

• Les boîtes noires retrouvées. Sur place, un des chefs des insurgés, Alexandre Borodaï, a déclaré dimanche qu'ils avaient trouvé "certains matériels qui pourraient être les boîtes noires" et a dit être prêt à les remettre aux experts internationaux.

> Pas de cessez-le feu pour l'instant

Mais dimanche, un dirigeant séparatiste a fait dépendre le travail d'experts internationaux sur le site d'un cessez-le-feu conclu entre les autorités de Kiev et la république séparatiste de Donetsk autoproclamée (DNR).

Cet appel risque de ne pas être suivi d'effet, le président ukrainien Petro Porochenko ayant demandé la veille à plusieurs dirigeants occidentaux de reconnaître la DNR comme "organisation terroriste".

V.R. avec AFP