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Europe

Un rapport accable Frontex et sa pratique de refouler illégalement des migrants en Grèce

Les bureaux de Frontex

Les bureaux de Frontex - Wojtek RADWANSKI / AFP

L’agence européenne de gardes-frontières est accusée d'avoir soutenu certains refoulements de migrants avec de l'argent des contribuables européens, selon un rapport publié par "Der Spiegel"

L'ancienne direction de l'agence de surveillance des frontières Frontex avait connaissance des renvois illégaux de migrants en Grèce et aurait même co-financé des refoulements, selon un rapport accablant dont Der Spiegel publie ce jeudi des extraits.

Frontex était au courant très tôt de ces renvois illégaux, parfois brutaux, de demandeurs d'asile vers la Turquie, affirme ce rapport encore confidentiel de l'Office européen de la lutte contre la fraude (Olaf), également consulté par le journal Le Monde et le site d'investigation Lighthouse Reports.

"Au lieu d'empêcher les 'pushback', l'ancien patron Fabrice Leggeri et ses collaborateurs les ont dissimulés. Ils ont menti au Parlement européen et ont masqué le fait que l'agence a soutenu certains refoulements avec de l'argent des contribuables européens", résume le magazine allemand.

Les conclusions des enquêteurs avaient provoqué la démission de Fabrice Leggeri fin avril.

"Il y a eu des pushbacks incompatibles avec le droit européen"

Les enquêteurs citent des témoignages de collaborateurs de Frontex mettant en cause Fabrice Leggeri pour avoir fermé les yeux sur des actes illégaux. Et ils ont trouvé une note écrite évoquant le retrait des avions de surveillance "pour ne pas être témoin".

Lors d'une visite officielle à Athènes, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a indiqué que "grâce au rapport sur Frontex et à la publication aujourd'hui par l'autorité anti-corruption qu'il y a eu plusieurs cas (de refoulements ndrl)".

"Même si je ne peux évidemment pas vérifier en détail ce qu'il en est de chaque cas individuel", "il y a eu des pushbacks incompatibles avec le droit européen", a affirmé la ministre lors d'une visite aux bureaux de Frontex à Athènes.

Elle a souligné que "des mesures ont été prises immédiatement (...), nous en avons tous parlé aujourd'hui, pour que davantage d'observateurs des droits de l'Homme soient sur place", a-t-elle ajouté.

A.G avec AFP