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Ukraine

"Un safari humain": les civils ukrainiens victimes des drones russes, la ville de Kherson très ciblée

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Les civils ukrainiens sont ciblés par les drones russes, et particulièrement dans la région de Kherson où l'hôpital de la "reçoit 90 à 100 patients blessés par les attaques de drone chaque mois".

C'est un bruit qui terrorise la population ukrainienne et ne leur donne aucun répit: le vrombissement des drones russes, qui vise les cibles militaires, mais aussi les civils. Cela est pourtant interdit par le droit humanitaire international humanitaire.

Parmi les villes particulièrement ciblées, Kherson, occupée par les forces russes de février à novembre 2022. Depuis, les troupes du Kremlin ciblent la ville à l'aide de drones, depuis l'autre rive du fleuve Dniepr.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent l'action de ces engins volants dans le ciel de la ville ukrainienne. On y voit des civils ciblés, certains résignés face à la menace, d'autres terrorisés ou faisant le signe de croix.

"Une chasse aux civils"

Pour Roman Mrochko, chef de l'administration militaire de Kherson, il n'y a aucun doute. Il s'agit "d'une chasse aux civils".

"Les Russes envoient des soldats novices des unités de drones dans la région de Kherson pour qu'ils s'entraînent sur nos citoyens. C'est comme un safari humain", déplore-t-il au micro de BFMTV, ce jeudi 20 mars.

"Il n'existe pas de solution miracle pour protéger entièrement la ville, car les Russes perfectionnent leur technologie. Il n'y a pas de brouilleur capable de protéger tout le ciel", poursuit Roman Mrochko.

Les brouilleurs constituent la meilleure protection face à cette menace aérienne. Ils "perturbent le contrôle du drone et provoquent sa chute", selon Yevhen, ingénieur. "En moyenne, le brouilleur agit dans un rayon de 50 mètres autour de la voiture. Il y a eu des cas où des drones sont tombés à seulement 15 ou 20 mètres de la voiture. Cela a suffi pour sauver des vies humaines", se félicite-t-il.

"L'horreur"

Selon les autorités locales, 2.000 drones ont frappé la région de Kherson ces derniers jours. Les blessés sont soignés dans l'hôpital de la ville, qui "reçoit 90 à 100 patients blessés par les attaques de drone chaque mois", selon Andrii Fedotov, directeur général de l'hôpital de Kherson.

Parmi les victimes, Olena Shigareva qui raconte "l'horreur" de l'attaque dont elle a été victime. "Nous étions deux femmes maquillées sans chapeaux et portant des fleurs et des vestes blanches. Ils voyaient bien qu'on était des femmes, pas des soldats", raconte-t-elle.

Toujours à l'hôpital de Kherson, Boris, âgé de 19 ans, était dans un minibus touché par un drone russe. "Ce sont des animaux, je n'ai rien d'autre à dire", déclare-t-il froidement à BFMTV.

Sandra Boulanger et Manuela Braun avec Matthieu Heyman