Ukraine: un an après le début de la guerre, la ville d'Irpin peine à se reconstruire

La quasi-totalité d'Irpin, au nord-ouest de Kiev, est détruite ou endommagée, selon le maire de la ville. Il y a un an, la destruction du pont, point de passage vers Kiev, avait permis d'empêcher la prise de la capitale ukrainienne par l'armée russe.

Un symbole de la résistance ukrainienne. Au tout début de la guerre, le 6 mars 2022, l'armée de Volodymyr Zelensky a décidé de faire sauter le pont de la ville d'Irpin, au nord-ouest de Kiev. L'Ukraine était alors sous les assauts de l'armée russe. En plein repli, les soldats locaux ont été contraints de détruire le pont pour empêcher la prise de la capitale.

Pour échapper à l'occupation russe, des centaines d'habitants doivent traverser la rivière sous les bombardements, mais 41 y perdront la vie.

"Plus de 70% de la ville" détruits ou endommagés

Depuis, le pont détruit est devenu un lieu de recueillement pour se souvenir des civils tués pendant les combats.

"Quand on voit tout ça, ça nous fait revenir en arrière. Je pense qu’on doit se rappeler ce qui est arrivé aux gens, ce qu’ils ont traversé", explique Katerina, habitante d'Odessa, très émue.

Un an après le début de la guerre, Oleksandr Markushyn, le maire de la ville, est à la recherche constante de fonds pour reconstruire Irpin. "C’est plus de 70% de la ville qui ont été détruits ou endommagés. Il y a eu de grosses destructions", déplore-t-il au micro de BFMTV.

Et depuis le repli de l'armée russe, qui a quitté cette localité en mars 2022, la situation ne s'est pas tellement améliorée. Faute de moyens, à peine une dizaine de bâtiments ont été reconstruits. Car le coût de la restauration est parfois très important: dix millions d'euros pour certains immeubles.

"Tant que la guerre fait rage, nous n’avons pas de futur"

Les habitants de la ville qui sont restés vivent désormais dans des préfabriqués fournis par la Pologne. C'est le cas de Tetyana et Mariya, qui habitent dans une petite chambre exiguë depuis août 2022.

"Tant que la guerre fait rage, nous n’avons pas de futur", disent-elle au micro de BFMTV.

"On pourrait louer quelque chose avec mon salaire mais dans ce cas là, nous ne pourrions pas nous acheter à manger", déplore Tetyana.

Le sort des habitants d'Irpin est donc toujours suspendu, un an après le début de leur calvaire. Quant au pont sacrifié qui n'a pas été traversé par l'armée russe, il ne sera pas reconstruit. Un autre sera reconstruit à côté, quand la guerre sera terminée.

Élise Philipps, Maksym Zaitsev et Jérémie Paire