Ukraine: la Russie avance dans le nord-est, Koupiansk craint d'être à nouveau occupée

Koupiansk menacée. Les forces russes se trouvent à moins de 10 km de cette ville de l'est de l'Ukraine, où Moscou a de nouveau affirmé vendredi avoir "amélioré" ses positions.
Les troupes russes avaient été chassées de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu'elle occupait depuis le début du conflit, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Depuis quelques semaines, c'est dans cette zone que la Russie est repassée à l'attaque, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.
Évacuation d'habitants
"Dans la direction de Koupiansk, les unités d'assaut des groupes de combat 'Ouest' (...) ont poursuivi leurs opérations offensives sur un large front et amélioré la situation tactique", a assuré le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
Selon lui, les forces russes ont notamment gagné du terrain vendredi près des villages d'Olchana et de Perchotravnevé, situés une quinzaine de kilomètres au nord-est de Koupiansk, une ville d'environ 25.000 habitants avant la guerre.
Face à cette avancée, les autorités locales ont ordonné jeudi l'évacuation de 37 localités environnant Koupiansk, pour l'essentiel des villages situés à proximité du front.
Une situation "difficile, mais sous contrôle" selon Kiev
L'armée ukrainienne, lancée depuis début juin dans une difficile contre-offensive qui ne lui a permis de reprendre qu'une poignée de villages, a fait état jeudi d'une situation "difficile, mais sous contrôle" dans le secteur, une formulation couramment utilisée par Kiev lors de poussées de son ennemi.
"Pour l'instant, il y a des mouvements de va-et-vient mais on ne peut pas parler de percée russe", a affirmé sur BFMTV Yurri Clavilier, analyste en géostratégique.
Alors que la contre-offensive ukrainienne peine à donner des résultats décisifs, la Russie semble vouloir reprendre l'initiative dans le nord-est depuis plusieurs semaines. Véritable offensive ou tentative de diversion?
Selon Kiev, quelque 100.000 hommes et 900 chars y ont été déployés par les Russes. Un chiffre très élevé jugé "étrange" pour Yurri Chevalier. "Cela représentait un tiers du dispositif russe en Ukraine", souligne le spécialiste.