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Trêve, libérations de prisonniers... Ce que propose Zelensky pour une "paix durable" en Ukraine

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Le président ukrainien s'est déclaré mardi prêt à "travailler sous le leadership" de Donald Trump pour "obtenir une paix durable" en Ukraine, en pleines tensions avec le locataire de la Maison Blanche.

Volodymyr Zelensky veut "travailler rapidement pour mettre fin à la guerre" déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. Le président ukrainien a "réitéré" ce mardi 4 mars "l'engagement de l'Ukraine en faveur de la paix", alors qu'il est accusé depuis plusieurs jours par l'administration Trump de ne pas vouloir s'engager dans un processus de paix avec la Russie.

"L'Ukraine est prête à s'asseoir à la table des négociations dès que possible afin de se rapprocher d'une paix durable. Personne ne souhaite la paix plus que les Ukrainiens. Mon équipe et moi-même sommes prêts à travailler sous le leadership fort du président Trump pour obtenir une paix durable", assure Volodymyr Zelensky sur X.

Une "trêve" proposée par Zelensky

Pour ce faire, le président ukrainien suggère, parmi les "premières étapes", une "libération des prisonniers". Les échanges de prisonniers de guerre, de corps et le rapatriement de civils sont un rare domaine de coopération entre Moscou et Kiev depuis que la Russie a lancé son assaut, il y a trois ans, contre l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky propose aussi "une trêve dans le ciel - interdiction des missiles, des drones à longue portée, des bombes sur l'énergie et d'autres infrastructures civiles - et une trêve en mer immédiatement, si la Russie fait de même".

"Nous voulons ensuite passer très rapidement à toutes les étapes suivantes et travailler avec les États-Unis pour parvenir à un accord final solide", assure-t-il, se disant "prêt à travailler" sous le "leadership" de Donald Trump. L'Ukraine est "reconnaissante" aux Etats-Unis de leur aide militaire, a encore déclaré Volodymyr Zelensky, semblant répondre aux critiques de Donald Trump qui lui a reproché de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers son pays pendant leur joute verbale dans le Bureau ovale. Le président américain a par la suite ordonné lundi une "pause" dans l'assistance militaire cruciale fournie par Washington à l'Ukraine.

Le président ukrainien s'est enfin dit prêt à signer "à tout moment" l'accord-cadre prévu avec les États-Unis sur l'exploitation des ressources minières ukrainiennes, dont la signature a été retardé ajournée en raison de son altercation de vendredi avec Donald Trump.

"Nous considérons cet accord comme un pas vers une plus grande sécurité et des garanties de sécurité solides, et j'espère sincèrement qu'il fonctionnera efficacement", a souligné Volodymyr Zelensky.

Fortes tensions entre Trump et Zelensky

Réagissant plus tôt à une déclaration faite dimanche à Londres, dans laquelle Volodymyr Zelensky estimait "qu'un accord mettant fin à la guerre (était) très très lointain", Donald Trump l'a menacé de "ne plus tolérer très longtemps" cette position. "C'est la pire chose que Zelensky pouvait dire et l'Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

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"Ce gars ne veut pas de paix tant qu'il a le soutien de l'Amérique", a déclaré Donald Trump, qui avait menacé vendredi de "laisser tomber" l'Ukraine s'il ne se faisait pas plus conciliant. Comme en écho aux propos du président américain, le Kremlin, qui avait ordonné en février 2022 l'invasion de l'Ukraine, a assuré lundi qu'il fallait "forcer Zelensky" car "il ne veut pas la paix".

Quant aux alliés européens de Kiev, le président français Emmanuel Macron a évoqué l'idée dimanche d'une première trêve d'un mois "dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques", une initiative sur laquelle Londres a aussitôt souligné qu'il n'y avait "pas d'accord" à ce stade. Un sommet à Bruxelles jeudi sera consacré à l'Ukraine et aux questions de sécurité européenne. Mais "ce sera un échec pour tout le monde si l'Ukraine est forcée à un cessez-le-feu sans de sérieuses garanties de sécurité", a souligné Volodymyr Zelensky dans la nuit de dimanche à lundi.

Sophie Cazaux avec AFP