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Rencontre Trump-Poutine: ce que pourrait signifier cet "échange de territoire" évoqué par le président américain pour cesser la guerre en Ukraine

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Une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine est prévue ce vendredi 15 août en Alaska pour discuter des termes de la fin de la guerre en Ukraine. Le président américain a laissé entendre que des "échanges de territoires" pourraient être dans la balance.

"Des échanges de territoires". Donald Trump compte sur sa rencontre ce vendredi 15 août avec son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska pour le convaincre de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social ce vendredi 8 août, le président américain a précisé la façon dont il aimerait mener sa médiation. "Nous allons restituer des territoires et nous allons en échanger. Il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun", a-t-il écrit.

Le Kremlin a confirmé la rencontre en Alaska mais n'a pas communiqué sur ses intentions lors de cette rencontre. Depuis le début du conflit, Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Zones convoitées par la Russie en Ukraine avant le sommet d'Alaska prévu entre Trump et Poutine ce vendredi 15 août 2025
Zones convoitées par la Russie en Ukraine avant le sommet d'Alaska prévu entre Trump et Poutine ce vendredi 15 août 2025 © BFMTV

Un bail de 49 à 99 ans

Selon des fuites dans la presse, notamment sur le site d'information polonais Onet, la diplomatie américaine proposerait un plan comprenant la reconnaissance de fait des territoires occupés par l'armée russe via un bail de 49 ou de 99 ans.

"Ce mécanisme permettrait, dans l’esprit de certains juristes, de préserver la thèse de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, puisque ce serait une forme de leasing: la propriété resterait, juridiquement, à l’Ukraine", a précisé sur le plateau de BFMTV Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France à Moscou.

Une pratique en rupture avec le droit international

Pour le Lieutenant-Colonel Vincent Arbaretier, historien militaire et docteur en sciences politiques, la proposition américaine renvoie à des temps sombres.

"Il ne faut pas oublier que les territoires échangés ne sont pas de simples zones de terre. Même dans le désert, il y a des populations. Ce sont aussi des gens qu’on échange. Cela rappelle, pour un historien militaire, les accords de la Seconde Guerre mondiale, lorsque Churchill, Staline et Roosevelt faisaient des dessins sur une carte: 50 % ici, 35 % là…", a-t-il rappelé.

Un sommet sans l'Ukraine

Les exigences de la Russie sont inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie.

Volodymyr Zelensky n'a pas été convié à ce sommet en Alaska. Le chef de l'État ukrainien assure pourtant qu'une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une "priorité" et qu'il "est légitime que l'Ukraine participe aux négociations" concernant l'avenir de son pays.

Ce samedi 9 août, il a réaffirmé que les Ukrainiens "n'abandonneront pas leur terre aux occupants".

Florent Bascoul