Raphaël Glucksmann estime que Donald Trump est "en train de sacrifier l'Ukraine"

L'eurodéputé Raphaël Glucksmann le 29 août 2024 à Blois lors de l'université du PS à Blois en Loir-et-Cher - Guillaume Souvant / AFP
Raphaël Glucksmann est catégorique ce vendredi 14 février: Donald Trump "est en train de sacrifier l'Ukraine", dénonce l'eurodéputé social-démocrate sur RTL, en réaction à la décision du président américain d'engager des négociations directement avec son homologue russe Vladimir Poutine.
"Avant même le début des négociations, il annonce déjà qu'il renonce à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, qu'il renonce à la perspective de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et qu'il donne finalement tout ce que Vladimir Poutine veut obtenir", s'alarme le co-leader de Place Publique, qui avait à nouveau porté les couleurs du PS aux dernières élections européennes.
"80 ans de paix en train d'être mis par terre"
À ses yeux, "c'est 80 ans de paix en Europe (depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, NDLR) qui sont en train d'être mis par terre" par Donald Trump.
"On en a vécu dans un continent en paix qui est lié à un tabou: on n'a pas le droit d'envoyer ses troupes changer les frontières et annexer le territoire de son voisin. Eh bien cela, c'est fini. Et c'était fondé sur la garantie américaine", acte-t-il.
Le nouveau secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a jugé "irréaliste" ce mercredi d'envisager un retour de l'Ukraine à ses frontières d'avant 2014. La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, revendique cinq régions occupées à des degrés divers depuis le début de son offensive en Ukraine en février 2022.
Mercredi, Donald Trump s'est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine pendant près de 90 minutes. Jamais un échange n'avait été aussi long entre Moscou et Washington depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Les deux hommes ont également convenu de se rencontrer en personne.
Une rupture avec la politique américaine entreprise jusqu'alors. Si Joe Biden mettait un point d'honneur à ne pas discuter de "l'Ukraine sans l'Ukraine", son successeur républicain a fait tout l'inverse en décidant d'un début "immédiat" des négociations avec Vladimir Poutine, seul.
Glucksmann appelle à des "actes" au niveau européen
Face à ce "tournant historique", Raphaël Glucksmann appelle l'Europe à agir. S'il approuve les déclarations d'Emmanuel Macron au Financial Times - selon lesquels les Européens "ont un rôle à jouer" dans les discussions sur la sécurité de la région - l'eurodéputé appelle à des "actes".
À savoir, la saisie des "200 milliards d'avoirs publics russes qui sont en ce moment même gelés dans nos banques" pour les "affect(er) à l'aide à l'Ukraine". Et, à "moyen terme" un "emprunt de 500 milliards", "coordonné au niveau européen" pour financer la "défense européenne".