Moldavie: un Russo-Ukrainien considéré comme un agent d'influence du Kremlin extradé vers Kiev

Le palais du Kremlin, à Moscou, le 24 août 2020 - Yuri KADOBNOV © 2019 AFP
L'Ukraine a annoncé mardi 8 octobre l'arrestation d'un Russo-Ukrainien collaborant avec les services secrets russes et considéré comme un agent d'influence du Kremlin, extradé de Moldavie où il avait été interpellé.
Il est poursuivi pour "haute trahison" en Ukraine pour avoir notamment été, selon Kiev, un des "idéologues" de l'invasion russe au service du Kremlin.
Les services ukrainiens de sécurité (SBU) ont identifié l'homme comme étant Dmytro Tchystiline, un "assistant" de l'ex-conseiller du Kremlin Sergueï Glaziev, connu pour ses positions anti-occidentales.
Réclusion à perpétuité
L'homme, qui a quitté l'Ukraine avant l'invasion russe lancée en 2022, a été arrêté en Moldavie, puis extradé vers l'Ukraine "pendant le week-end" et placé en détention à Kiev, a précisé à l'AFP le porte-parole du SBU Artem Dekhtyarenko.
Il possède les passeports ukrainien et russe, a ajouté le porte-parole.
Dmytro Tchystiline est accusé de "haute trahison" au profit de la Russie et d'avoir "justifié" la guerre de Moscou contre l'Ukraine. Il risque la réclusion à perpétuité, a indiqué le SBU dans un communiqué.
Il est également soupçonné d'avoir "organisé l'ingérence" russe dans les élections de plusieurs pays d'Europe centrale et orientale et d'avoir "aidé le renseignement militaire" russe en vue de contourner les sanctions occidentales contre Moscou.
"Réduire" le soutien à Kiev
Selon le SBU, cet espion a également participé à des événements publics en Europe se présentant comme Ukrainien et exprimant des positions pro-Kremlin dans le cadre d'efforts russes visant à "réduire le soutien" occidental de Kiev.
L'Ukraine affirme qu'il préparait depuis 2018 pour le Kremlin des notes d'analyse "soutenant l'agression armée" russe contre l'Ukraine, alors que Moscou avait annexé en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée et alimentait un conflit armé séparatiste dans l'est du pays.
La Moldavie, petite république ex-soviétique majoritairement roumanophone et candidate à l'UE situées entre la Roumanie, membre de l'UE et de l'Otan, et l'Ukraine, accuse régulièrement la Russie de mener une "guerre hybride" sur son sol, une inquiétude relayée par les Occidentaux
Le Conseil de l'Europe s'est inquiété en septembre d'une ingérence russe dans l'élection présidentielle et le référendum du 20 octobre en Moldavie sur l'adhésion à l'UE, et la police moldave a annoncé le 3 octobre le démantèlement d'un système d'achat de voix piloté par Moscou et financé à hauteur de 15 millions de dollars (13,6 millions d'euros) dans ce pays de 2,5 millions d'habitants.