Guerre en Ukraine: les États-Unis vont fournir des mines antipersonnel à Kiev face à l'avancée russe

Joe Biden et Volodymyr Zelensky, le jeudi 11 juillet à Washington - SAUL LOEB / AFP
Une nouvelle aide militaire. Alors qu'il doit quitter la Maison Blanche dans deux mois, l'actuel président des États-Unis, Joe Biden, a autorisé la fourniture à l'Ukraine de "mines antipersonnel non-persistantes" (équipées d'un dispositif d'autodestruction ou d'autodésactivation) pour renforcer ses défenses face à l'invasion russe, a déclaré un haut responsable américain mercredi 20 novembre.
"Lorsqu'elles sont utilisées de concert avec les autres munitions que nous fournissons déjà à l'Ukraine, l'objectif est qu'elles contribuent à une défense plus efficace", a indiqué ce haut responsable, sous couvert d'anonymat, au Washington Post.
Contrer les avancées Russes
Selon ce même média, Joe Biden s'est longtemps montré réticent à la fourniture de ces mines pour les conséquences qu'elles peuvent avoir sur les civils.
Cependant, les avancées de l'armée russe sur le terrain ces derniers mois ont contraint la Maison Blanche à trouver de nouveaux moyens d'aider Kiev, en particulier après la victoire de Donald Trump, qui pourrait remettre cette aide militaire en cause, à la présidentielle du 5 novembre.
Les États-Unis ont déjà fourni des mines de type Claymore à l'Ukraine, des mines antipersonnel déclenchées par un opérateur. De fait, ce fonctionnement les rend compatibles avec les conventions sur l'interdiction des mines.
Les États-Unis ne font toutefois pas partie des 164 États parties à la Convention d'Ottawa, connue sous le nom de Traité d’interdiction des mines, qui interdit le déploiement et le transfert de mines terrestres antipersonnel. "La Russie les utilise de toute façon", a abondé l'anonyme responsable américain.
Cette décision intervient après le feu vert donné dimanche par le président Joe Biden à l'Ukraine pour l'utilisation contre le territoire russe de missiles à longue portée fournis par Washington. Ceux-ci auraient, selon Moscou, été utilisés pour la première fois mardi 19 novembre.
"Prolongement de la guerre"
Mercredi, Moscou a accusé Washington de vouloir prolonger la guerre en renforçant ses livraisons d'armes à Kiev.
"Ils sont pleinement dévoués au prolongement de la guerre en Ukraine et font tout ce qu'ils peuvent à cette fin", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tout en relavant ne pas pouvoir confirmer que Washington fournira à Kiev ces mines antipersonnel.
En parallèle, la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) a également dénoncé la décision "désastreuse" des Etats-Unis. "L'ICBL condamne cette décision désastreuse des Etats-Unis (...) L'Ukraine doit affirmer clairement qu'elle ne peut pas accepter, ni qu'elle acceptera ces armes", a écrit l'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP.
Le groupe, prix Nobel de la paix en 1997, a affirmé qu'il "s'efforcera d'obtenir des Etats-Unis qu'ils reviennent sur leur décision".