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Guerre en Ukraine: la réunion des ministres sur les pourparlers de paix prévue à Londres "reportée"

Volodymyr Zelensky en conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 19 février 2025

Volodymyr Zelensky en conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 19 février 2025 - Tetiana DZHAFAROVA / AFP

Les discussions ministérielles sur la guerre en Ukraine prévues ce mercredi 23 avril ont été "reportées", mais se tiennent au niveau des conseillers de premier rang.

Les discussions ministérielles mercredi 23 avril entre Américains, Ukrainiens et Européens sur la guerre en Ukraine ont été reportées et se tiennent désormais au niveau des conseillers de premier rang, signe des difficultés à progresser dans les négociations pour trouver une issue au conflit.

Les discussions à Londres devaient s'inscrire dans la foulée de celles qui se sont tenues à Paris la semaine dernière mais le Foreign Office a indiqué mercredi matin que les pourparlers au niveau des ministres des Affaires étrangères étaient "reportés".

Menaces américaines

En visite en Inde, le vice-président américain JD Vance a déclaré mercredi que Moscou et Kiev doivent parvenir à un accord, faute de quoi Washington mettra fin à ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu.

"Nous avons fait une proposition très explicite aux Russes et aux Ukrainiens, et il est temps pour eux de dire oui, ou pour les États-Unis de se retirer de ce processus", a déclaré JD Vance à la presse.

"Il est maintenant temps, je pense, de prendre, si ce n'est la dernière mesure, l'une des dernières, c'est-à-dire, à un niveau général, celle qui dit que nous allons arrêter les tueries, (...) geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu'elles sont aujourd'hui", a déclaré JD Vance.

"Maintenant, bien sûr, cela signifie que les Ukrainiens et les Russes doivent tous deux abandonner une partie du territoire qu'ils possèdent actuellement", a-t-il ajouté.

"Les discussions au niveau officiel se poursuivent, mais sont fermées aux médias", a-t-il ajouté. Le déplacement du secrétaire d'État américain Marco Rubio n'avait jamais été officiellement annoncé, mais celui-ci ayant dit la semaine dernière à Paris qu'il irait à Londres s'il le jugeait utile, son absence avait laissé penser qu'il y avait renoncé faute de progrès.

"Travailler à la paix"

Côté américain, c'est l'émissaire spécial pour l'Ukraine, le général Keith Kellogg, qui devrait être présent. La France devrait elle être représentée par Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron.

Côté ukrainien, le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak, le chef de la diplomatie Andriï Sybiga et le ministre de la Défense Roustem Oumerov sont arrivés à Londres.

"Malgré tout, nous allons travailler à la paix", a déclaré Andriï Iermak. "Nous allons rencontrer nos interlocuteurs américains et européens qui sont dans la capitale britannique aujourd'hui. La voie vers la paix n'est pas facile mais l'Ukraine a été et reste engagée dans les efforts de paix".

Mardi, le Kremlin a mis en garde contre toute précipitation dans les discussions visant à obtenir un cessez-le-feu après plus de trois ans d'invasion russe.

Un accord "dans la semaine"

Le président américain Donald Trump, qui veut mettre un terme au plus vite à cette guerre "terrible et insensée", avait dit dimanche espérer un accord "dans la semaine" entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours d'un éventuel accord. Entretemps, l'émissaire américain Steve Witkoff prévoit un voyage cette semaine à Moscou, ont indiqué la Maison Blanche et le Kremlin, sans préciser la date.

Selon le Financial Times, le président russe Vladimir Poutine a proposé à Steve Witkoff début avril d'arrêter son invasion et de geler la ligne de front actuelle si les Etats-Unis accèdent à ses revendications majeures, comme la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la péninsule de Crimée, annexée en 2014, et la non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

"De nombreuses fausses (informations) sont publiées en ce moment", a réagi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Ria Novosti.

Kiev et ses alliés européens réclament pour leur part un retour complet de l'Ukraine dans ses frontières d'avant 2014, une position que le ministre américain de la Défense Pete Hegseth avait qualifiée en février d'"irréaliste".

Si actuellement Washington mène des pourparlers séparés avec Kiev et oscou, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué mardi que son pays était prêt à discuter directement avec la Russie seulement après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu. Vladimir Poutine ayant évoqué la veille une possible reprise de tels pourparlers.

"Accusations sans fondement"

Dans l'immédiat, Volodymyr Zelensky a indiqué qu'il "voudrait" s'entretenir avec Donald Trump samedi au Vatican, où ils se trouveront tous les deux pour les obsèques du pape François. Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

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La semaine dernière, les chefs de la diplomatie ukrainienne, américaine, française, britannique et un conseiller de haut rang allemand s'étaient retrouvés à Paris - une première dans ce format - pour tenter d'avancer ensemble, au moment où les négociations en vue d'un cessez-le-feu à l'initiative de Washington piétinent et où les Européens veulent imposer leur voix.

Marco Rubio avait dit avoir présenté le plan de Washington pour mettre fin à la guerre mais la rencontre n'avait abouti à aucune avancée majeure. À l'issue des discussions à Paris, le chef de la diplomatie américaine avait brandi la menace de la sortie de Washington des pourparlers si les États-Unis venaient à établir que la paix "n'est pas possible" entre les belligérants.

L.V. avec AFP