Ukraine: rencontre entre Poutine et Porochenko pour trouver une issue à la crise

Vladimir Poutine, président russe, et son homologue Petro Porochenko (à droite), se sont rencontrés à Milan ce vendredi, à l'occasion d'un mini-sommet sur l'Ukraine. - Daniel Dal Zennaro - AFP
MISE A JOUR - La réunion entre Poutine, Porochenko, Hollande et Merkel se tiendra ce vendredi à 13 heures.
Très attendue, c'est la troisième rencontre entre les présidents russe et ukrainien depuis le début la crise. Vladimir Poutine et Petro Porochenko se sont retrouvés vendredi matin à Milan pour un mini-sommet en présence des principaux dirigeants européens. Objectif: Ramener enfin la paix dans l'est de l'Ukraine.
Le président russe, souriant et très détendu, et son homologue ukrainien sont arrivés séparément à la préfecture de Milan où se tient cette réunion, en marge du 10e sommet de l'Asem, un forum rassemblant pays européens et asiatiques.
Matteo Renzi, hôte de la rencontre
Ils y ont été rejoints par la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron et les dirigeants de l'Union européenne Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso.
Tous ont été accueillis par le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, hôte de cette rencontre, au format similaire à celle qui avait eu lieu en juin en Normandie, en marge des cérémonies commémorant le débarquement allié.
Ce mini-sommet a été précédé par une série de rencontres bilatérales, dont un long tête-à-tête de deux heures et demie entre Angela Merkel et le président russe, tard jeudi soir.
"Sérieuses divergences"
De "sérieuses divergences" existent toujours entre le président russe et la chancelière allemande, a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Au cours de cet entretien prolongé et détaillé, Vladimir Poutine et Mme Merkel ont vérifié de façon minutieuse la mise en oeuvre des accords signés à Minsk" le 5 septembre, qui ont permis l'instauration d'un cessez-le-feu - régulièrement violé - dans l'est de l'Ukraine entre séparatistes et forces loyales à Kiev, a précisé Dmitri Peskov.
Les discussions ont porté sur le manque de progrès réalisés dans l'application des accords de Minsk, s'est borné de son côté à déclarer un porte-parole gouvernemental allemand. Le Kremlin a clairement fait savoir avant ce tête-à-tête qu'il entendait certes évoquer la situation en Ukraine, mais aussi l'approvisionnement en gaz de l'Europe.
Peu d'illusions du côté européen
Et quelques heures avant son arrivée à Milan, Vladimir Poutine a menacé de couper le robinet cet hiver, si le contentieux avec l'Ukraine sur les livraisons de gaz n'était pas résolu. De "grands risques" de perturbations des livraisons de gaz cet hiver sont à craindre, faute d'accord dans le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, a-t-il prévenu. Les Européens espèrent régler ce problème mardi à Bruxelles, lors de négociations avec les Russes et les Ukrainiens.
Les Européens semblent en tout cas ne se faire guère d'illusions sur l'issue de ces entretiens, inédits entre les présidents russe et ukrainien depuis août dernier. "L'idée est d'essayer de créer les conditions d'un progrès de la négociation", a indiqué une source diplomatique européenne, proche des pourpalers.
Il faut tout mettre en oeuvre pour éviter l'escalade, créer les conditions d'un cessez-le-feu durable sur le terrain. "L'idée est d'adresser ce message tous ensemble et on verra ce que ça peut ouvrir comme perspective pour plus tard", a encore indiqué cette source. Le président russe a bien annoncé un début de retrait des troupes déployés le long de la frontière ukrainienne, mais l'Otan n'a pas constaté "de mouvements majeurs et significatifs" après cette annonce du Kremlin.