Traité européen : des députés socialistes sous pression

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Mardi, Jean-Marc Ayrault était devant les députés pour défendre le traité budgétaire européen. Initié par Nicolas Sarkozy, le texte a été complété par un « volet croissance » de 120 milliards d’euros voulu par François Hollande.
Les députés de l’UMP et du centre ne se sont d’ailleurs pas gênés pour rappeler au 1er ministre que le traité budgétaire, que François Hollande avait promis de « renégocier », était le même « à la virgule près » que celui signé en mars par Nicolas Sarkozy. C’est la raison pour laquelle ils voteront pour à une écrasante majorité.
Entre 15 et 20 députés socialistes récalcitrants
En revanche, le gouvernement doit toujours faire face à une poignée de députés socialistes récalcitrants (entre 15 et 20 selon le dernier pointage) qui ont bien l’intention de voter contre le texte tout comme pour une majorité des 17 députés Verts. Or l’objectif pour Jean-Marc Ayrault comme pour François Hollande c’est d’obtenir la majorité sans les voix de la droite, question de crédibilité en Europe et d’autorité en France.
Et les députés « nonnistes » sont mis sous pression par les amis du Président et certains membres du gouvernement pour les faire changer d’avis. Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, ces rumeurs de pression sont « une légende ». Les députés préfèrent d'ailleurs parler de « discussions ».
« J’espère que nous arriverons à les convaincre au moins de s’abstenir »
Certains membres du PS n’hésitent pas à dramatiser pour tenter de convaincre leurs collègues tentés par le non au traité européen. « Je dis "attention vous êtes devant une responsabilité historique il faut que vous l’assumiez", a prévenu Elisabeth Guigou, député de Seine-Saint-Denis et présidente de la Commission des Affaires étrangères. Ceux qui voteront "non" priveront le gouvernement et le président de la République du soutien qu’il est en droit d’attendre de cette majorité que les Françaises et les Français ont voulu mener à l’Assemblée nationale. J’espère que nous arriverons à les convaincre au moins de s’abstenir ».
En coulisses pourtant, des proches du gouvernement comptent bien poursuivre leur travail de sape et tenter « d’en récupérer encore quelques-uns » chez les socialistes mais aussi chez les Verts.
Jean-Marc Ayrault a par ailleurs promis qu'un « nouveau référendum » interviendrait en cas de « nouveau traité nécessitant des transferts importants de souveraineté ».