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Suisse: la justice relâche une personne en lien avec le suicide assisté d'une Américaine de 64 ans

Une vue de la capsule de suicide assisté Sarco, lors d'une conférence de presse organisée par le "Dernier Recours" à Zurich, le 17 juillet 2024.

Une vue de la capsule de suicide assisté Sarco, lors d'une conférence de presse organisée par le "Dernier Recours" à Zurich, le 17 juillet 2024. - ARND WIEGMANN / AFP

Une Américaine de 64 ans avait mis fin à sa vie en septembre en entrant dans cette capsule controversée qui libère de l'azote. Trois personnes avaient été interpellées, dont une placée en détention provisoire et finalement relâchée.

La justice suisse a libéré une personne qui avait été placée en détention provisoire après qu'une Américaine de 64 ans s'est ôtée la vie en septembre avec une machine en forme de sarcophage futuriste, jugée illégale par les autorités du pays alpin.

Le ministère public du canton de Schaffhouse a annoncé dans un communiqué avoir libéré cet après-midi "la dernière personne placée en détention provisoire" dans cette affaire.

"Au vu de l'état le plus récent de l'enquête, il existe toujours de forts soupçons d'incitation et d'assistance au suicide, mais plus d'homicide volontaire, même si l'expertise de l'Institut de médecine légale du canton de Zurich (IRMZ) n'est pas encore disponible", ajoute le parquet cantonal.

Trois personnes interpellées

La sexagénaire gravement malade avait mis fin à ses jours dans une forêt du canton de Schaffhouse, près de Merishausen, tout proche de la frontière allemande, en entrant dans cette capsule étanche dans laquelle de l'azote est libéré.

Trois personnes avaient alors été arrêtées, dont Florian Willet, le coprésident de The Last Resort, qui promeut le dispositif, baptisé "Sarco". Quelques jours après, le procureur du canton de Schaffhouse, Peter Sticher, avait demandé son placement en détention préventive, et libéré les deux autres.

Les autorités ne souhaitent pour l'instant donner aucune autre information en raison du secret de l'instruction.

Le parquet n'a jamais donné l'identité de la personne qui était toujours détenue mais The Last Resort l'avait divulguée sur son compte X.

La capsule interdite dans plusieurs cantons

Inventée par l'Australien Philip Nitschke, ancien médecin connu pour ses positions controversées sur la fin de vie, la capsule, depuis laquelle on peut voir l'extérieur, se présente sous la forme d'une mini-cabine vissée sur des roulettes.

The Last Resort avait indiqué cet été vouloir utiliser l'appareil en Suisse pour la première fois cette année.

Les parquets de plusieurs cantons, dont celui de Schaffhouse, avaient prévenu qu'ils engageraient des procédures si la capsule était utilisée sur leur territoire.

Le jour du décès de l'Américaine, la ministre de l'Intérieur suisse Elisabeth Baume-Schneider avait affirmé devant les députés que cette "capsule de suicide Sarco n'est pas conforme au droit", pour des raisons de sécurité et d'incompatibilité avec la loi sur les produits chimiques.

En Suisse, selon la loi, seul celui qui, "poussé par un mobile égoïste", prête assistance au suicide de quelqu'un est punissable.

La pratique de l'assistance organisée au suicide est toutefois encadrée par les codes de déontologie médicale et des organisations telles qu'Exit et Dignitas, qui ont édicté leurs propres garde-fous (âge, maladies, etc.).

F.R. avec AFP