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Que sait-on du tireur présumé de la fusillade d'Utrecht? 

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La personnalité complexe du suspect de la fusillade qui a fait trois morts à Utrecht lundi se précise. Une lettre d'explication a été retrouvée dans son véhicule et ses proches décrivent un individu instable, au lourd passé criminel.

Le principal suspect dans la fusillade qui a fait trois morts lundi dans un tramway à Utrecht aux Pays-Bas était connu pour son "casier judiciaire long comme le bras" mais montrait peu de signes de radicalisation, selon divers témoignages.

Né en Turquie, Gokmen Tanis, 37 ans, relâché il y a deux semaines après une condamnation pour une affaire de viol, a aussi notamment été condamné pour détention illégale d'armes. La police, qui l'interrogeait encore mardi, affirme envisager "sérieusement" une motivation terroriste à cause d'une lettre trouvée dans la voiture qu'il a utilisée pour fuir.

"Le QI d'une crevette"

Le portrait qui ressort des médias néerlandais est assez sombre. Les habitants du quartier de Kanaleneiland où il habitait interrogés décrivent Gokmen Tanis comme une "petit criminel et dealer", un "raté avec un problème de drogue", "désorienté et perdu". Selon la chaîne de télévision publique NOS, certains des membres de sa famille ont des liens avec groupes islamistes radicaux, et il est en outre instable depuis son divorce il y a deux ans.

"Il est passé aux drogues dures et a commencé à fumer de l'héroïne", a ainsi affirmé un habitant au journal De Volkskrant sous couvert de l'anonymat. "On ne veut rien avoir à faire avec lui. Il a le QI d'une crevette".

Une femme impliquée dans l'affaire de viol impliquant Tanis est encore plus acerbe : "Il est complètement fou et drogué. J'avais prévenu la police. Ce n'est pas un terroriste mais un psychopathe", a-t-elle affirmé au journal Algemeen Dagblad.

Un lourd passé criminel

Son père Mehmet Tanis a déclaré aux médias turcs que son fils "doit être puni" s'il est responsable de la fusillade. Il n'a eu aucun contact avec son fils depuis 11 ans, quand il a divorcé et est rentré en Turquie. Selon la justice néerlandaise, Gokmen Tanis a un lourd passé criminel.

En 2017, il a été détenu un mois dans une affaire de viol, puis de nouveau en janvier 2019 pour ne pas avoir respecté les conditions de sa liberté provisoire, dont un test de personnalité, a indiqué une juridiction néerlandaise. Mais il a été libéré début mars après avoir accepté de coopérer.

En 2014, il a été condamné pour "détention illégale d'armes" et tentative de vol, mais acquitté de tentative de meurtre. Il a aussi été condamné ces derniers mois pour vol à l'étalage et cambriolage.

Sa récente libération a suscité mardi la colère de certains parlementaires néerlandais. "Il avait un casier judiciaire long comme le bras. Vous êtres politiquement responsable", a lancé le dirigeant islamophobe d'extrême droite Geert Wilders au ministre de la Justice Ferd Grapperhaus lors d'un débat parlementaire. Le leader des GroenLinks (Verts, gauche) Jesse Klaver a simplement demandé au ministre : "Pourquoi cet homme n'était-il pas en prison.

Jeanne Bulant avec AFP