Les Tchèques élisent un successeur à l'eurosceptique Vaclav Klaus

Milos Zeman, Premier ministre de gauche en 1998-2002, et le centriste Jan Fischer, sont favoris. - -
Les Tchèques ont commencé à voter vendredi en début d'après-midi pour élire leur premier président au suffrage universel direct. Un scrutin qui pourrait placer à la tête de l'Etat un politicien pro-européen après la décennie du très eurosceptique Vaclav Klaus.
Les quelque 8,4 millions d'électeurs de ce pays membre de l'Union européenne depuis 2004, dirigé par un gouvernement minoritaire de centre-droit, sont appelés aux urnes sur fond de morosité générale provoquée par la récession économique et un taux de chômage de 9,4%.
Les bureaux de vote du 1er tour fermeront samedi en début d'après-midi. Un second tour est prévu les 25 et 26 janvier si aucun des candidats n'obtient la majorité absolue. Milos Zeman, Premier ministre de gauche en 1998-2002, et le centriste Jan Fischer, qui dirigeait en 2009-2010 un cabinet provisoire, font figure de favoris.
Jan Fischer pour une "intégration flexible"
Milos Zeman, 68 ans, ancien chef du Parti social-démocrate (CSSD) et vétéran de la politique locale connu pour son vocabulaire musclé, se trouvait en tête des derniers sondages. Il se qualifie d'"eurofédéraliste" et se dit partisan d'un "raffermissement des structures de l'UE incluant une politique économique commune".
"Je suis pourtant contre des arrêtés ordonnant aux bouchers d'avoir des billots en plastique et à nous tous d'avoir des ampoules basse consommation", nuance celui qui est parfois taxé de populisme.
Son rival, Jan Fischer, souligne pour sa part que "l'Union européenne n'est pas du tout un projet mort". Il prône une "intégration flexible" basée sur un "système de valeurs communes incluant la liberté de mouvement, du commerce et d'expression".
Les deux principaux prétendants à la présidence ont été à de nombreuses reprises épinglés pour leur appartenance au parti communiste avant la chute du régime totalitaire en 1989.
Le troisième président depuis l'indépendance
Sept autres candidats briguent aussi la présidence. Parmi eux, le compositeur et peintre non-conformiste Vladimir Franz, au visage et au corps entièrement tatoués, le vice-président des sociaux-démocrates (CSSD) Jiri Dientsbier, le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, du parti de droite TOP 09, et le vice-président d'une autre formation de droite ODS, Premysl Sobotka.
Une surprise n'est pas à exclure, selon la presse locale. Le quotidien Lidove Noviny prévoyait vendredi un second tour opposant MM. Zeman et Schwarzenberg.
Le nouveau président sera le troisième depuis l'indépendance de la République tchèque en 1993, après l'ancien dissident anticommuniste et artisan de la "Révolution de velours" de 1989 Vaclav Havel, décédé en 2011, et Vaclav Klaus dont le second et dernier mandat quinquennal expire le 7 mars.
Ils ont tous deux été élus par le Parlement, dans une procédure critiquée pour sa complexité. Les parlementaires ont décidé en février que le chef de l'Etat serait désormais élu au suffrage universel direct, excluant tout soupçon de corruption.