"Le rêve torride d'un homme": la statue d'une sirène "moche et pornographique" retirée à Copenhague

La Den Store Havfrue (Grande Sirène), une statue jugée "moche et pornographique" retirée à Copenhague (Danemark) à l'été 2025. - Google Maps/Capture d'écran
Une sirène bien problématique. La Den Store Havfrue (Grande sirène, NDLR) est une statue de six mètres de haut installée depuis 2018 au Dragør Fort, l'ancienne forteresse maritime de Copenhague, et qui fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines au Danemark.
Un débat, autour de sa présence même, a éclaté dans la presse danoise alors que le quotidien Politiken la juge "moche et pornographique", comme le note le Guardian. La Grande Sirène est une statue grise reposant sur un socle en pierre représentant une sirène, buste et poitrine nus et avec une queue de poisson.
"Ériger une statue représentant le rêve torride d'un homme sur ce à quoi une femme devrait ressembler n'est pas de nature à promouvoir l'acceptation par de nombreuses femmes de leur propre corps", fustige de son côté Sorine Gotfredsen, prêtre et journaliste pour un autre quotidien, le Berlingske.
Un second déménagement
Pourtant, cette dernière n'a pas que des opposants, à commencer par son créateur, Peter Bech, disant ne pas comprendre les critiques et que la taille tant polémique de la poitrine de sa statue est "d'une taille proportionnelle" à son échelle.
"Les seins féminins nus doivent-ils avoir une forme et une taille académiques spécifiques pour être autorisés à apparaître en public?", interroge aussi Aminata Corr Thrane, rédactrice en chef des débats au Berlingske.
L'Agence danoise pour les palais et la culture a, depuis mars dernier, l'intention de retirer la statue, qui déménagerait pour la deuxième fois de sa vie. Dès 2006, cette dernière avait été érigée à côté de la Petite Sirène, un autre bronze situé quelques kilomètres plus au nord de la capitale du royaume nordique, à Langelinie Pier.
Elle avait alors été éconduite après 12 ans sur le rivage, sous la bronca des habitants la catégorisant comme "la fausse et vulgaire sirène".