Le Danemark convoque le chargé d'affaires américain après des "tentatives d'ingérence" au Groenland

Une vue aérienne prise le 4 octobre 2023 montre un glacier et de la glace flottante dans le nord du Groenland. - THOMAS TRAASDAHL / RITZAU SCANPIX / AFP
Le Danemark a convoqué le chargé d'affaires américain après un reportage de la télévision publique faisant état de "tentatives d'ingérence" au Groenland, territoire autonome du royaume scandinave convoité par l'administration Trump, a annoncé mercredi 27 août la diplomatie danoise.
"Toute tentative d'ingérence dans les affaires internes du royaume sera bien sûr inacceptable", a réagi le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, dans un communiqué transmis à l'AFP. "J'ai demandé au ministère des Affaires étrangères de convoquer le chargé d'affaires américain pour une réunion au ministère", a-t-il ajouté.
Selon la télévision publique DR, au moins trois Américains liés à Donald Trump mènent des opérations d'influence au Groenland.
"Conscients" de l'intérêt pour le Groenland
Après son élection, le président Trump avait expliqué avoir "besoin" du Groenland, notamment pour la sécurité des Etats-Unis, répétant à plusieurs reprises son souhait. Le Groenland, soutenu par sa puissance de tutelle, avait rétorqué ne pas être à vendre et décider seul de son avenir.
Fin mars, le vice-président américain, JD Vance, avait provoqué un tollé en prévoyant une visite dans l'immense île arctique sans y avoir été invité. Face à l'ire déclenchée au Groenland, au Danemark et à travers l'Europe, il avait limité son déplacement à la base aérienne américaine de Pituffik.
"Nous sommes conscients que des acteurs étrangers continuent de manifester un intérêt pour le Groenland et sa position au sein du Royaume du Danemark", a relevé ce mercredi 27 août le chef de la diplomatie danoise.
"Ce n'est donc pas surprenant de constater des tentatives extérieures d'influencer l'avenir du Royaume dans les temps à venir".
Déjà au printemps, les services de renseignement du Danemark s'étaient inquiétés d'une "possible influence" étrangère, notamment russe, principalement pendant les élections législatives au Groenland. Aucune ingérence n'avait finalement été relevée.