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Europe

Le budget de la PAC divise l'Union européenne

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Le sommet sur le budget européen reprend ce vendredi à midi. De nombreux pays veulent réduire le budget de la Politique agricole commune, ce que je rejette la France. « Ça va mettre en péril les petites exploitations », craint un producteur du nord de la France.

Faire des économies, oui, mais jusqu’où ? Une heure et demie après l’ouverture du sommet sur le budget européen 2014-2020 jeudi soir, les travaux ont été suspendus le temps que tout le monde étudie les propositions du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Il a proposé un budget de 973 milliards d’euros, mais certains points coincent encore, et notamment la Politique agricole commune (PAC) qui représente 40% du budget total de l’UE. La France, l'Espagne, l'Irlande, la Roumanie, l'Autriche ou le Portugal sont partisans d'un maintien d'une politique ambitieuse de la PAC, mais d’autres pays, comme le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne préféreraient réduire ces coûts. Herman Van Rompuy envisage d’ailleurs d'amputer le budget de la PAC de 25 à 29 milliards. Le bras de fer est engagé.

« La PAC paye beaucoup de charges, dont mon salarié »

Avec 8 milliards d’euros par an (et près de 4 milliards en plus pour l’aide au développement rural), la France est le premier bénéficiaire de la PAC. Alain Dupont, céréalier et éleveur de Bovin à Thiant, près de Valenciennes, reçoit ainsi 50 000 euros chaque année de l’Union européenne. Sans cette aide, « ce serait difficile puisqu’elle paye beaucoup de charges, dont mon salarié. On a des activités, surtout en élevage, où on a du mal à faire passer nos charges dans notre prix de vente. Et pour le lait, on a des prix qui baissent à nouveau ». Résultat, même avec l’aide européenne, il se verse entre 1 500 et 2 000 euros par mois. « La PAC, c’est un revenu, si on la supprime, ça va mettre en péril les petites exploitations », estime-t-il, reconnaissant qu’il devra sans doute se serrer un peu plus la ceinture. « Quand on demande aux Français de faire des efforts, je ne pense pas que l’agriculture en soit exemptée, elle devra aussi faire des efforts ».

« Nous avons besoin d’une sécurité alimentaire »

Des efforts, c’est justement ce que demande David Cameron, le Premier ministre britannique. « Il veut réduire les dépenses car il dit que dans la situation actuelle, on ne peut pas accélérer le budget de l’Union quand on freine les budgets nationaux », explique Grahm Watson, député européen britannique du groupe politique Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. L’élu reconnaît tout de même que les coupes ne pourront pas être aussi franches que le souhaiterait la Grande-Bretagne. « En même temps, il sait très bien qu’il ne peut pas totalement limiter la PAC, car c’est la seule politique financée au niveau européen et nous avons besoin d’une sécurité alimentaire ».

M. Chaillot avec B. Edgard et L. Top