"Je n'arrive pas à tout faire": le président serbe s'excuse après un vote sur l'Ukraine à l'ONU

Le président serbe Aleksandar Vucic s'exprime lors d'une conférence de presse, le 17 février 2025. - Attila KISBENEDEK
C'est un drôle de mea culpa présenté par le président serbe Aleksandar Vucic ce lundi 24 février. Dans une interview à une chaîne serbe relayée par Politico, il est revenu sur le vote de la Serbie en faveur d'une résolution des Nations unies appelant à une paix juste et durable en Ukraine.
"Je pense que la Serbie a fait une erreur aujourd'hui, je m'en excuse auprès des citoyens. J'en assume la responsabilité moi-même", a reconnu Aleksandar Vucic.
"Je suis probablement fatigué et accablé et je n'arrive pas à tout faire", s'est justifié le dirigeant serbe.
La position ambiguë de la Serbie sur la guerre en Ukraine
Ce lundi, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution proposée par les Européens, appelant à une paix juste et durable en Ukraine. Dix-huit pays se sont opposés à ce texte, dont la Russie et les États-Unis. À l'inverse, 93 pays ont soutenu cette résolution, y compris la Serbie.
Les Américains ont, eux, soutenu une résolution sur une "fin rapide" de la guerre en Ukraine mais sans considérer que la Russie est l'agresseur. Sur ce texte, la Serbie s'est abstenue.
"Nous aurions dû, à mon avis, nous abstenir également sur la résolution européenne", a déclaré Aleksandar Vucic.
Les propos du président serbe ont été salués par le Kremlin. "Des erreurs techniques peuvent se produire et, bien sûr, une réaction aussi rapide du chef de l'État nous plaît beaucoup", a réagi Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, la Serbie adopte une position assez ambivalente puisque Belgrade condamne l'invasion russe, mais n'adopte aucune sanction contre Moscou. En octobre 2024, Aleksandar Vucic s'est entretenu avec Vladimir Poutine, notamment pour le "remercier" d'avoir "fourni des quantités suffisantes de gaz à la Serbie cet hiver".
En janvier dernier, lors du forum économique de Davos, le dirigeant serbe a qualifié l'Ukraine de "pays ami", jugeant que la Crimée et le Donbas étaient des territoires ukrainiens.