Naufrage du Concordia: début d'un procès fleuve

Au coeur du procès, prévu pour durer des mois, le commandant de bord Francesco Schettino, poursuivi pour homicides par imprudence, abandon du navire et dommages causés à l'environnement.

Le procès de Francesco Schettino, commandant du paquebot Costa Concordia dont le naufrage il y a 18 mois a fait 32 morts, est ouvert mercredi à Grosseto, en Toscane. Pour ce procès fleuve, prévu pour durer des mois, sont attendus plus de 400 témoins et 250 parties civiles. En raison de la forte affluence, il se déroule dans le Théâtre moderne de Grosseto.

Entamé techniquement mardi dernier, le procès avait été repoussé de huit jours après une audience de 15 minutes. En cause, une grève nationale des avocats.

347 témoins de l'accusation

Objet de toutes les critiques, "l'homme le plus détesté d'Italie": Francesco Schettino, surnommé par les tabloïds britanniques "Capitaine couard". Le commandant du paquebot est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommages causés à l'environnement.

Parmi les 347 témoins de l'accusation figurent Domnica Cemortan, la jeune Moldave présente sur le pont au côté de Francesco Schettino au moment du naufrage, et Gregorio De Falco, le chef de la capitainerie du port de Livourne, qui avait sommé en termes très crus le capitaine de remonter à bord du navire.

Schettino seul sur le banc des accusés?

Les avocats de l'accusé ont pour leur part cité une centaine de témoins. Ils avaient aussi tenté d'obtenir un accord à l'amiable sur la sanction en échange d'une reconnaissance au moins partielle de culpabilité, mais le juge des audiences préliminaires a décidé qu'il devait être jugé.

Francesco Schettino risque donc de se retrouver seul sur le banc des accusés. Les cinq autres personnes mises en cause ont obtenu le feu vert du parquet pour une peine négociée avec le tribunal. Il s'agit du directeur de l'unité de crise du Costa, Roberto Ferrarini, du timonier indonésien Jacob Rusli Bin et de trois autres membres d'équipage.

M. T. avec AFP