Procès du Costa Concordia: "C'est une parodie de justice"

Le Costa Concordia est toujours échoué au large de l'île de Giglio. - -
Le procès du commandant du Costa Concordia, Francesco Schettino, s'ouvrira-t-il mardi, comme prévu, au tribunal de Grosseto en Toscane? Un an et demi après le tragique naufrage du paquebot de croisière qui avait fait 32 morts, l'audience pourrait être reportée dès son ouverture, en raison d'une grève nationale d'avocats.
Plus de 400 témoins et 250 parties civiles seront cités au cours de ce procès fleuve, prévu pour durer des mois. Mais pour Anne Décré, présidente du collectif des naufragés français du Costa Concordia qui rassemble 360 des 462 passagers français, il a déjà un goût amer.
"C'est une parodie de justice. Sur le banc des accusés, il n'y a plus que ce capitaine, qui finalement n'est qu'un salarié qui a effectué une manoeuvre mortelle (le rapprochement des côtes italiennes, ndlr) validée par sa direction. Or Costa Croisières a réussi à échapper à un procès grâce à une procédure négociée, en payant une amende d'un million d'euros à la justice italienne...", confie Anne Décré, écoeurée, à BFMTV.com.
Selon elle, "les victimes et leurs proches sont très mal tenus informés des avancées judiciaires du dossier. On apprend tout par la presse italienne, quand on trouve de bonnes âmes pour traduire les articles", déplore-t-elle. Mardi, la justice se prononcera sur la demande du collectif de se porter partie civile.
"La prison ne me fait pas peur"
Quant au commandant Schettino, resté plutôt silencieux ces derniers mois, il a affirmé que "la prison ne lui faisait pas peur". "Je suis en paix avec ma conscience", a-t-il affirmé au moment de l'annonce de la date de son procès: "Je suis serein, j'irai au procès en sachant que je peux expliquer les faits avec calme".
Ses avocats ont tenté d'obtenir un accord à l'amiable sur la sanction en échange d'une reconnaissance au moins partielle de culpabilité, mais le juge des audiences préliminaires a décidé qu'il devait être jugé, contrairement aux autres prévenus comme la compagnie Costa Croisières.
Dans la nuit du 13 janvier 2012, le Costa Concordia, un paquebot de 114.500 tonnes, avait heurté un écueil près de la côte et s'était échoué sur des rochers à quelques dizaines de mètres de l'île toscane du Giglio avec à son bord 4.229 personnes, dont 3.200 touristes. Trente-deux personnes ont trouvé la mort dans ce naufrage et les corps de deux d'entre elles n'ont jamais été retrouvés. Au large de l'île du Giglio, l'énorme épave gît encore sur le flanc, à quelques encablures du port.